Hockey Hockey : Denis Vaucher dresse le bilan d'une saison inoubliable

ck, ats

11.5.2021 - 09:13

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La saison de National League a pris fin vendredi sur le titre obtenu par Zoug au détriment de Genève-Servette, dominé 3-0 dans la série finale. Denis Vaucher, directeur de la Ligue, revient sur cet exercice perturbé par la pandémie dans un entretien accordé à Keystone-ATS Sport.

Denis Vaucher : "On a montré que le sport pouvait exister même en temps de crise."
Denis Vaucher : "On a montré que le sport pouvait exister même en temps de crise."
Keystone

Denis Vaucher, que vous est-il passé par la tête vendredi soir au terme du match décisif de la finale des play-off ?

«J'ai songé qu'on avait avec Zoug à nouveau un champion de Suisse pour la première fois depuis longtemps. J'ai aussi réalisé qu'on avait pu mener la saison à son terme malgré toutes les difficultés. J'ai ressenti de la joie et du soulagement.»

Avez-vous parfois douté de pouvoir aller jusqu'au terme de la saison ?

«Je suis quelqu'un de nature positive, et j'ai toujours souligné l'importance de pouvoir jouer l'entier de la saison. C'est aussi pourquoi on a planifié par phases et procédé à des adaptations. Mais il faut être honnête: vers la fin de la qualification, après une période assez longue sans quarantaines, quand plusieurs ont été prononcées (Bienne et Berne), j'ai quand même eu des craintes pour les play-off. Je suis heureux d'avoir pu développer et réaliser le concept de la double bulle avec la task force médicale Covid-19. De cette manière, nous avons gardé le contrôle de la situation pendant les play-off.»



Il y a eu 27 quarantaines et 96 matches renvoyés. Est-ce un petit miracle ou une superbe prestation logistique que presque toutes les rencontres aient finalement pu se dérouler ?

«C'est comme ça, 341 matches ont été joués et 96 renvoyés. Mon équipe a fourni une incroyable performance. Regardez: par comparaison, il y a en moyenne peut-être un renvoi par saison, et encore.»

Il faut aussi dresser une couronne aux joueurs. La plupart ont renoncé à une part de leur salaire, et la charge de travail a été énorme, notamment pendant les play-off.

«Evidemment. Les louanges peuvent aussi s'adresser aux clubs, qui ont dû s'adapter avec les concepts de sécurité et les tests. Les joueurs, c'est clair, ont dû supporter une incroyable charge. Et malgré tout, ils ne se sont pratiquement jamais plaints, cela m'a particulièrement réjoui. Tous ont tiré à la même corde et c'est ce qui nous a permis d'y arriver.»

N'oublions pas les arbitres, qui ne sont pas tous professionnels.

«Absolument. No Refs no Game ! Parfois, ils ont dû faire demi-tour alors qu'ils étaient en route pour un match qui a été renvoyé au dernier moment. Et ils ont sans doute maintenant des narines un peu plus larges... En play-off, ils ont été testés avant chaque rencontre. Eux aussi ont fourni une performance de premier choix.»

Une question se pose : est-ce que cela a valu la peine ?

«Oui à 100%, voire même plus. On a maintenu le sport en vie et nous avons disputé quatre championnats. National League, Swiss League, élite M20 et élite M17. Nous avons été parmi les rares pays en Europe à garder des championnats pour les jeunes. Le fait de jouer a été absolument primordial pour toutes les parties concernées, qu'il s'agisse des joueurs, des partenaires, des médias, des sponsors ou des fans, même s'ils n'ont pas pu aller à la patinoire. Cela a montré que le sport pouvait exister même en temps de crise. C'était aussi très important afin de toucher les aides financières, qui étaient liées aux matches effectivement joués et aux pertes de recettes dues à l'absence de public.»



La saison prochaine, il y aura 13 équipes en National League après la promotion d'Ajoie. Ce n'est pas simple.

«Non, mais Ajoie a mérité sa promotion. C'était la meilleure équipe avec Kloten en qualification alors qu'ils ont eu un programme difficile avec des quarantaines et la construction de leur patinoire en début de saison. Ils ont aussi réussi à trouver un partenaire économique qui va les soutenir de manière substantielle ces prochaines saisons. Il n'y aura pas de relégation la saison prochaine non plus en NL, mais une promotion reste possible. Il est très important pour nous que les clubs aient des perspectives de planification claires dans cette situation.»

Sur la durée, une Ligue à 14 clubs est-elle faisable ? Y a-t-il assez de joueurs ?

«On a les joueurs, ce n'est pas la question. C'est plutôt de savoir si le niveau va baisser à cause de ça. C'est pourquoi nous avons mené la discussion sur le nombre des étrangers. On va encore en parler, le chapitre n'est pas clos. Je suis persuadé que le fait d'avoir plus d'équipes donnera davantage de chances aux jeunes joueurs. Si on ne tente pas, on ne saura pas ce que ça peut donner.»