Le EHC Kloten est le seul club de National League à avoir changé d'entraîneur au cours de la saison. Mais même avec le directeur sportif Larry Mitchelle à la bande, la situation reste difficile pour les banlieusards dans cette deuxième saison après la promotion. Seul Ajoie compte moins de points que Kloten.
Après huit défaites consécutives, Kloten a frappé fort le week-end dernier avec deux victoires 3-1 dans le double derby contre les Zurich Lions. Dans une interview avec Keystone-ATS, le président Jan Schibli évoque l'actualité du club zurichois.
Monsieur Schibli, vous avez engagé un coach mental il y a peu. La mesure semble porter ses fruits si l'on se réfère au double succès dans le derby?
«Cela pourrait être naturellement interprété de la sorte. Mais je ne crois pas. Après tout, il n'a commencé son travail que la semaine dernière. Mais bien sûr, nous avons disposé d'une semaine pour préparer ces deux matches.»
La phase précédente avec dix défaites en onze matches n'est pas la première passe difficile de l'équipe cette saison. En novembre, Gerry Fleming avait été limogé après seulement 7 victoires au cours des vingt-trois premiers matches. Comment vous comportez-vous en tant que président dans de tels moments?
«Ce n'est naturellement pas les meilleurs moments quand on prend une telle fonction. Mais mon devoir est également de stabiliser le club. Et cela à long terme. Et quand on pense à long terme, c'est très brutal quand se produisent de telles phases. Je ne le vis pas toujours très bien. D'abord tout est mauvais, ensuite on gagne deux matches et tout est à nouveau bon. Ainsi va le sport. C'est la folie normale que je côtoie dans le club. Mais ce serait parfois beau que les gens soient un peu plus indulgents et plus clairvoyants.»
Le lendemain du 0-4 contre Bienne (réd: 5 janvier), vous avez parlé à l'équipe. Le faites-vous souvent?
«Non. C'était en accord avec la commission sportive. Je ne me surestime pas. Je n'ai jamais joué dans le hockey professionnel, et je ne sais pas exactement comme cela fonctionne dans un vestiaire. C'est très différent que dans une entreprise. Dans celle-ci, je peux motiver mes collaborateurs, je comprends le travail sur les chantiers. C'est pourquoi j'ai demandé à la commission sportive si cela avait du sens de parler à l'équipe et il est apparu qu'un coup de réveil n'était parfois pas mauvais.»
Qu'avez-vous dit?
«Ce fut des mots réfléchis et une bonne discussion avec l'équipe. Tyler Morley et Steve Kellenberger ont dit dans différentes interviews que les joueurs se sentaient concernés, devaient jouer plus disciplinés. Notre jeu est actuellement pas très attractif, mais il correspond à une équipe qui occupe l'avant-dernière place. Nous n'avons pas l'effectif des Zurich Lions. Nous devons jouer en équipe.»
La deuxième saison après la promotion est souvent plus difficile que la première. Le ressentez-vous ainsi?
«Oui, c'est exactement ça. L'euphorie était grande lorsque nous avons atteint les pré-play-off à la surprise générale. Les gens ont alors pensé que tout allait continuer simplement. Mais ce ne fut pas le cas. Miro Aaltonen (19 buts), Jonathan Ang (20) et Arttu Ruotsalainen (18) ont marqué but sur but la saison dernière. Aujourd'hui, nous sommes loin de la même productivité. Et nous avons encaissé le plus de buts (135). Ainsi, il est difficile de pouvoir concevoir rester devant.»
L'environnement à Kloten est très enthousiaste. Les deux succès contre les Zurich Lions ont apporté une petite euphorie parmi les fans. Pensez-vous qu'une domination comme dans les années nonante lorsque Kloten a fêté quatre titres consécutifs (1993 à 1996) serait à nouveau possible?
«Avec le chemin que nous suivons, cela va sûrement prendre du temps (rires). Pour moi, il est beaucoup plus important que nous soyons perçus comme un club qui développe les joueurs et qui offre des places aux jeunes. Que nous ayons un bon noyau de joueurs et que nous puissions relancer des trentenaires qui n'auraient pas beaucoup de temps de glace ailleurs. C'est en principe le même concept en vigueur à Langnau, Ambri ou Rapperswil.»