Miser sur soi et gagner. Kevin Fiala veut prouver à sa nouvelle équipe de NHL, les Los Angeles Kings, qu'il vaut chaque centime de son nouveau contrat, et ce dès mercredi matin contre les Vegas Golden Knights.
En signant pour une année seulement avec Minnesota à l'été 2021, Kevin Fiala avait pris un certain risque. Mais on peut dire que ce coup de poker a fonctionné. Le Saint-Gallois de 26 ans a réalisé sa meilleure saison en NHL, inscrivant 33 buts et 52 assists en 82 matches. Logiquement courtisé par d'autres franchises, Fiala a obtenu des Los Angeles Kings un contrat de sept ans lui rapportant 55,125 millions de dollars.
«Ces sept ans me donnent de l'assurance, a evoqué Fiala dans un entretien avec l'agence de presse Keystone-ATS. Maintenant, je dois prouver quelque chose, mais je suis bien préparé.» Une préparation effectuée en Suisse cet été à Zurich. Il s'est entraîné sur et en dehors de la glace avec les Lions et les GCK dans le but de «s'améliorer partout». Comme sa condition physique de base est bonne, le numéro 22 des Kings a pu mettre l'accent sur la qualité et la mobilité. «Les petits détails deviennent de plus en plus importants», concède-t-il.
Un homme marié
Mais le véritable temps fort de son été ne fut pas de lever de la fonte ni de faire des sprints en plein air. Non, le highlight fut sans conteste la célébration de son mariage avec sa compagne suédoise Jessica. Uni depuis le mois de janvier, le couple a organisé une fête au château de Tamarit, dans la banlieue de Tarragone en Espagne. «Sans exagérer, c'était le plus beau jour de ma vie. Tout était parfait», raconte Fiala. Parmi les invités se trouvaient plusieurs hockeyeurs comme Jonas Brodin, Victor Rask, Calle Jarnkrok, Marcus Johansson ou encore Alex Galchenyuk.
Le 4 septembre, Fiala a rejoint la Californie. Au moment où il a su qu'il allait quitter Minnesota, les Kings figuraient en tête de sa liste. «J'ai toujours voulu jouer à Los Angeles parce que c'est une ville de premier plan. Je n'ai entendu que des choses positives sur l'organisation. J'ai une grande confiance en l'équipe et l'avenir s'annonce radieux grâce aux jeunes.» La saison dernière, les Kings ont atteint les play-off pour la première fois depuis la saison 2017/18. Ils se sont inclinés 4-3 au premier tour face aux Edmonton Oilers. On se souvient qu'en 2012 et 2014, Los Angeles avait remporté la Coupe Stanley.
Les Kings constituent la troisième étape de Fiala en NHL après les Nashville Predators et le Minnesota Wild. Rester au Wild était irréaliste en raison du salary cap qui étranglait la franchise du nord des Etats-Unis, mais le Saint-Gallois en a toujours été conscient. Il a malgré tout essayé de faire abstraction de cette situation autant que possible, car l'équipe du Minnesota était pour lui comme «une grande famille». «Je n'avais jamais vécu cela auparavant», appuie-t-il. En dépit de cette séparation «forcée», Fiala avoue ne pas pouvoir être plus heureux: «J'avais besoin d'un nouveau départ. C'est bien de sortir de sa zone de confort.»
Etre plus fort mentalement
Lors des rencontres de présaison, Fiala a joué aux côtés d'Anze Kopitar et d'Adrian Kempe, les deux meilleurs marqueurs des Kings lors du dernier exercice. Du haut de ses 35 ans, Kopitar est un monstre d'expérience avec ses 1296 matches disputés, au cours desquels il a inscrit 387 buts et délivré 750 assists. Avec un tel centre, il n'est pas utopique d'imaginer que la production de points du Saint-Gallois va continuer d'augmenter.
Il en a en tous les cas le potentiel. Reste à savoir s'il parviendra à se montrer constant tout au long de la saison. La saison dernière, il n'avait inscrit que cinq points (un but) après onze matches. Généralement, Fiala fait partie des diesels. Un état de fait qui devrait changer, notamment grâce à une nouvelle approche mentale. L'ancien coéquipier de Roman Josi à Nashville s'est astreint à rester positif quoi qu'il arrive. «J'ai toujours mieux joué lorsque je ne me mettais pas de pression, que j'étais détendu et très concentré», conclut Fiala. C'est donc fort de cet état d'esprit qu'il espère franchir un nouveau palier. Mais une chose est sûre, il a gagné son pari de l'été 2021.