Le 10 juillet, les camps d'entraînement en vue de la reprise de la saison de la NHL devraient commencer. Les joueurs devant être de retour avec leur équipe au plus tard ce lundi, Jonas Siegenthaler s'est envolé jeudi pour Washington.
Le protocole de retour établi est strict. Le Zurichois doit passer par une quarantaine de sept jours et il ne peut commencer à s'entraîner qu'après quatre tests négatifs au COVID-19. Du haut de ses 23 ans, le défenseur de Washington aborde la situation avec calme, en accord avec son tempérament.
Après l'interruption de la saison le 12 mars, Siegenthaler est resté dans un premier temps aux États-Unis: «Personne ne savait comment la situation allait évoluer, alors j'ai attendu.» A la mi-avril, il a finalement décidé de rentrer en Suisse. Bien qu'au bénéfice d'un plan d'entraînement de la part des Capitals, le solide défenseur a suivi son propre programme, ce qui lui a plutôt bien réussi.
Avec ses 99 kg et son mètre 89, il n'est plus question de prendre de la masse, mais de se concentrer sur l'explosivité et la mobilité. L'ancien junior des Zurich Lions n'est pourtant «pas encore complètement satisfait de la force du haut du corps, là je dois m'améliorer». Siegenthaler a pu pratiquer sur la glace, puisqu'il a été autorisé à rejoindre Zoug.
Deux premiers buts en NHL
Si la saison redémarre bien le 30 juillet, Siegenthaler sera prêt. Le joueur espère bien pouvoir participer aux play-off, surtout que Washington a connu une bonne saison régulière. Seules deux équipes ont été meilleures que les Caps au cours de cette saison tronquée. Et alors que 16 formations vont se battre dans des pré-play-off, Ovechkin & Cie vont pouvoir se préparer tranquillement aux quarts de finale de Conférence. Sur le plan personnel, Siegenthaler peut estimer sa saison réussie avec 64 rencontres jouées sur 69, un temps de jeu de 15'44 et ses deux premiers buts en NHL.
«En tant que jeune joueur, tu as besoin de deux ou trois saisons pour faire tes preuves», explique Siegenthaler dans une interview à l'agence Keystone-ATS. «Jusqu'à la pause du All Star Game (fin janvier), je m'en sortais très bien. Après je suis tombé dans un petit trou et je me suis senti un peu fatigué physiquement et psychiquement.» Son prochain objectif est d'intégrer le top 4, sur une base régulière.
Siegenthaler admet qu'il n'a pas toujours été très assidu en salle de force par le passé. Mais il s'est vite rendu compte que dans la meilleure ligue du monde, il ne suffisait pas de s'entraîner un peu pendant l'été. Siegenthaler a corrigé son attitude en se disant: «Si tu le veux vraiment, alors ressaisis-toi. En fin de compte, tu ne veux pas retourner en AHL après avoir joué en NHL.» Il n'appréciait pas non plus vraiment Hershey où est basée la farm team. «Il n'y a rien là-bas. Et je voulais prouver quelque chose à tous ceux qui ne croyaient pas en moi. Cela m'a donné une motivation supplémentaire.»
En fin de contrat
Jonas Siegenthaler est venu au hockey par l'entremise de son demi-frère aîné. Jusqu'à 13 ans, la NHL ne constituait qu'une lointaine idée, puis il a participé à un tournoi au Québec avec de nombreux observateurs de la meilleure ligue du monde. A 14 ans et alors qu'il jouait déjà dans la catégorie M20 des Zurich Lions, il a réalisé qu'une carrière de professionnel était dans ses cordes.
En 2015, les Capitals l'ont sélectionné au 2e tour de la draft (58e). Après une adaptation difficile, le défenseur se sent à l'aise en Amérique du Nord. «Au début, ce n'était pas facile sans ma famille et sans mes potes, se souvient Siegenthaler. Maintenant, je me suis résigné à ne les voir qu'en été.»
Malgré le fait que son contrat rookie expire, Siegenthaler ne s'inquiète pas car l'encadrement lui a fait savoir qu'il voulait le garder. «Cela me donne une certaine sécurité, je n'ai pas de stress», explique Siegenthaler. Compte tenu de la situation particulière, il est difficile pour les équipes de voir trop loin. On ne sait d'ailleurs pas encore où va se situer le plafond salarial.
Sans trop vouloir se projeter, Siegenthaler préfère se concentrer sur le moment présent. Lorsque les Capitals ont remporté leur unique Coupe Stanley, il aurait pu faire partie de l'équipe. Mais comme il n'avait pas été beaucoup utilisé, il a préféré jouer le Championnat du monde avec la Suisse. Présent au Danemark mais jamais inscrit sur la feuille de match par Patrick Fischer, il avait dû rentrer chez lui après les arrivées de Roman Josi et de Kevin Fiala. Les Suisses avaient décroché l'argent...sans lui. Il est donc bien décidé à rattraper le temps perdu.