Jeudi soir face à Bienne, Lausanne n'est pas parvenu à enchaîner un deuxième succès après sa victoire à Ambri mardi. Défaits 4-2, les Vaudois ont sabordé le momentum à des instants-clés.
Difficile de penser qu'au sein de cette équipe lausannoise il y a une envie quasi irrépressible de coller à la définition du masochisme. Toujours est-il que le LHC 22/23 a une fâcheuse tendance à tendre sa crosse à l'adversaire pour le laisser en jouir à sa guise.
Face à Bienne jeudi soir, les hommes de Geoff Ward ont une fois encore réussi à se saborder. Lorsque Robin Kovacs égalise à 37 secondes de la fin du tiers initial, Lausanne a le vent dans le dos. Mais Damien Riat réussit l'exploit de prendre deux pénalités différentes sur une seule et même séquence en toute fin de période. Résultat des courses, le LHC attaque le tiers médian en infériorité numérique et Bienne en profite pour marquer deux fois.
Il y a aussi cette scène de la 31e minute. Yannick Rathgeb effectue une charge au centre de la glace qui ne plaît pas aux Lausannois. Alors que l'ancien défenseur de Fribourg reste stoïque, Robin Kovacs vient le pousser à plusieurs reprises. Les arbitres ne bronchent pas, mais Cody Almond décide d'en remettre une couche et prend logiquement deux minutes de pénalité. Deux tueurs de momentum, cet ascendant psychologique ou ces bonnes périodes qui interviennent lors d'une rencontre.
Pas d'émotions
Jamais homme à se cacher lorsqu'il s'agit d'évoquer ses performances ou celles de son club, Joël Genazzi a mis le doigt sur ce qui n'a pas fonctionné face aux Seelandais: «Il manque 3 à 5% de plus chez chaque joueur. Je ne pense pas que tous les joueurs étaient dans le match. En tout cas moi je n'étais pas content du mien. On doit se regarder dans le miroir et être honnête. Un soir comme aujourd'hui, ça ne suffit pas. Même si on a des poteaux, même si on reste dans le match, cela ne suffit pas, surtout face à une équipe comme Bienne qui veut jouer de manière offensive avec des attaquants qui «trichent» en essayant de passer derrière les défenseurs.»
Autre bémol selon le défenseur des Lions, l'absence d'émotions: «On revient à 3-2 mais il a manqué les émotions. Je ne suis pas content des émotions montrées par le collectif sur la glace. On n'a pas respecté l'esprit de cette enceinte. OK, il n'y a pas 9600 personnes mais un peu plus de 6000. Le manque d'ambiance ne doit pas être imputé aux spectateurs, c'est de la nôtre. On ne leur donne pas une chance d'être fiers de nous et de chanter pour nous. Il y a deux-trois choses qui ont manqué et ce n'est ni le système ni les spectateurs. Je ne pense qu'on n'était pas au top de notre niveau.»
Changements trop longs
Lorsque Joël Genazzi évoque le système, on se demande si les joueurs ont gardé des réflexes de l'ère John Fust? «Cela reste du hockey sur glace. Il y a encore des détails qui ne sont pas automatiques. Mais tu peux nous donner le meilleur système et le meilleur speech avant les tiers, à la fin c'est à nous de faire le travail. Et on avait tout pour faire juste, mais on ne l'a pas fait d'un point de vue collectif.»
Fin analyste, l'ancien international souligne quelques précieux détails: «Je pense que l'on a fait des changements trop longs. On était trop longtemps sur la glace, surtout lors du deuxième tiers. Si tu as des jambes fraîches face à des jambes fatiguées dans cette ligue, c'est difficile à défendre. On avait amélioré ce détail dernièrement, mais là on a tous refait des changements un peu longs. Ce qui fait qu'on a perdu le momentum au deuxième tiers. On est dans le match mais pas tant que ça finalement. Il aurait suffi de 3 à 5% de plus de chacun.»