Mondial Une revanche à prendre avec la Suisse pour Kevin Fiala

ATS

15.5.2023 - 15:14

Kevin Fiala est bien arrivé à Riga pour représenter la Suisse au Championnat du monde. Et l'attaquant des Los Angeles Kings a encore une facture ouverte avec le tournoi annuel.

Kevin Fiala entend amener la Suisse jusqu’au bout du championnat du monde.
Kevin Fiala entend amener la Suisse jusqu’au bout du championnat du monde.
Keystone

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Evoquer Fiala et l'équipe de Suisse, c'est retourner le couteau dans la plaie. Parce qu'en 2018 à Copenhague lors de la prolongation face aux Suédois, le Saint-Gallois avait eu une chance en... or de donner le titre à son pays, mais il n'avait pas su lever le puck au-dessus de la jambière d'Anders Nilsson. Cette opportunité manquée le hante encore parfois. «Mon cerveau et mon cœur me disent qu'une autre chance va se présenter, assure-t-il. Et je la saisirai.»

Un an plus tard à Kosice, la Suisse était à moins d'une seconde de retrouver le dernier carré, mais un but tardif des Canadiens avait envoyé les deux équipes en prolongation et la Suisse s'était inclinée. Et depuis 2019, Kevin Fiala n'avait plus porté le maillot national. Il aurait voulu le faire l'an dernier, mais comme il n'avait pas encore de contrat avec les Los Angeles Kings (un bail de 7 ans pour 55,125 millions de dollars), il avait renoncé la mort dans l'âme.

Toujours un honneur

«J'adore représenter la Suisse, lance-t-il avec fierté. C'est toujours un honneur.» Eliminé avec les Los Angeles Kings au premier tour des play-off par les Edmonton Oilers, Fiala n'a pu disputer que trois rencontres sur six. Il a tout de même inscrit six points. Mais ce sont ces petits pépins physiques qui ont fait que la franchise californienne a mis du temps à donner son feu vert. «J'ai dû terminer ma convalescence pour être sûr que tout allait bien et que je pouvais venir et me voilà, enchaîne-t-il. Je suis super excité de revoir les gars et de faire partie du groupe pour l'aider à gagner plus de matches.»

Drafté au 11e rang par Nashville en 2014, Fiala a pris un peu de temps pour se développer et devenir un attaquant capable d'inscrire un point par match en NHL. Lors de sa dernière année à Minnesota, il avait compilé 85 points en 82 matches. Cette saison, il a marqué 72 points (23 buts) en 69 rencontres. Interrogé sur son développement outre-Atlantique, le Saint-Gallois s'est contenté de dire que cela se passait bien et qu'il avait apprécié ses deux dernières saisons.

Ce contrat massif en Californie a amené de la stabilité dans la vie du Saint-Gallois. Sous le feu des projecteurs à 17 ans à Minsk au Mondial 2014, il était devenu la petite merveille helvétique aux mains d'airain. Mais une fois en Suède, l'ailier aux racines tchèques avait montré qu'il avait du caractère en n'étant pas toujours d'accord avec ses coaches. Il le reconnaît d'ailleurs lorsqu'il affirme: «Cela a pris du temps avant que je puisse être moi-même. A Los Angeles, je me suis tout de suite senti très à l'aise. C'est la clé qui a fait que tout s'est bien passé dès le début de cette saison. Ils m'ont pris comme je suis.»

Une maison près de la plage

Avec sa femme Jessica, il est désormais propriétaire d'une magnifique maison avec piscine à Manhattan Beach à un kilomètre de l'océan. «C'est notre première vraie maison», précise-t-il. Fan de la chaleur, il adore pouvoir aller à l'entraînement en short et se reposer ensuite sur la plage, comme un sentiment de vacances pour déconnecter. «Pour moi qui n'ai pas encore d'enfants, cela me permet d'oublier plus facilement le hockey, ajoute-t-il. Je pense que c'est une grande clé du succès.»

A voir les nombreux joueurs décliner leur sélection après une saison marathon, les journalistes étrangers affichent une certaine surprise à voir des joueurs de NHL accepter cet appel sous les drapeaux. «La Suisse n'est pas un très grand pays, leur répond Kevin Fiala. Nous n'avons pas encore atteint notre but. On est un petit groupe et on aime juste jouer pour notre pays.»

Le but ? Le titre mondial assurément. Mais Fiala s'est bien gardé de le verbaliser ainsi. A la question de savoir où se situait cette équipe avec encore les arrivées prochaines de Hischier et Siegenthaler, le Saint-Gallois a offert une réponse convenue: «C'est une question difficile. C'est encore un peu tôt, je pense. On va se concentrer sur chaque jour qui vient et voir comment ça se passe.»

Mais dans un coin de sa tête, Fiala n'espère qu'une chose, pouvoir donner le titre à la Suisse le 28 mai à Tampere.