Perdre? Fribourg a oublié la définition de ce verbe depuis le 21 septembre contre Lausanne et une défaite 5-2 à domicile qui avait eu le don d'agacer le coach Christian Dubé.
Aujourd'hui, dix-huit jours plus tard, le boss des Dragons ne peut pas masquer son sourire. «Je serais bête de ne pas être heureux», glisse-t-il. Il faut dire que ce que ses joueurs montrent sur la glace depuis bientôt trois semaines a de quoi faire plaisir. «Tu n'es jamais satisfait à 100% mais pour moi c'est une grosse victoire ce soir, enchaîne le Canado-Suisse. L'engagement des gars, plus de vingt tirs bloqués, le power-play et le box-play qui vont bien, non vraiment j'aime leur attitude et du fait qu'ils ne paniquent pas. On sent les gars affamés.»
Cette recette de ce succès n'est pas évidente à dévoiler. Pas que Christian Dubé ait envie de faire son mystérieux, mais tout simplement parce qu'il ne peut pas l'affirmer d'un bloc. «Vous me connaissez, je suis assez cash avec les gars. On s'est bien parlé après la défaite contre Lausanne et je pense que les gars ont pris conscience. On vient pour quoi à la patinoire? Une simple question au final. C'est clair que c'est facile à dire maintenant que tout va bien, mais je pense qu'on a un groupe mature. Et ça aide d'avoir des joueurs d'expérience.»
En faire plus à l'entraînement
Dans le camp des vaincus, il y a ce sentiment que Fribourg baigne dans une confiance folle et que les Dragons font en sorte que le puck tourne de leur côté. «Ils font en sorte que tout leur réussisse, analyse Jason Fuchs. Nous on a ce petit moment d'hésitation. Nous on a de la peine à se créer ce genre d'occasions, comme sur le premier but de Fribourg en fait. On aurait dû mieux faire sur le power-play en fin de match et aller chercher cette égalisation, mais il manque des détails. Marquer un but, c'est souvent insuffisant pour gagner un match. La dernière passe, le dernier jeu doit être parfait.»
Et l'ancien joueur de Bienne de réfléchir à une solution: «On a tous eu un moment où ça allait bien donc il faut aller chercher dans nos souvenirs. Cela passe souvent par en faire un peu plus à l'entraînement. Des fois dix squats de plus, des fois 50 tirs de plus ou dix minutes de plus sur la glace pour répéter un aspect du jeu.»
A Lausanne, l'entraîneur John Fust aurait voulu que ses hommes aillent chercher ce momentum. Qu'ils créent quelque chose pour déstabiliser les Fribourgeois. «Fribourg a fait preuve de maturité, note le Canado-Suisse. Notamment dans le troisième tiers. On a des moments où on domine, où on joue très bien, mais on doit trouver de la constance. Tout le monde le sent, je pense même que tout le monde dans la patinoire le sent. C'est là qu'on a besoin d'avoir les gars qui ont le geste final.»
Le LHC va se déplacer mercredi à Mannheim pour son dernier match de Champions League dans une compétition déjà terminée pour eux. L'occasion – peut-être – de faire souffler Tobias Stephan et de réintégrer Joël Genazzi, absent pour les deux parties du week-end.