Lors de chaque saison, les clubs doivent composer avec des joueurs blessés. En ce début de saison, c'est à Lausanne que l'infirmerie se remplit après chaque match.
Ouverture de la saison contre Bienne, Emilijus Krakauskas doit quitter rapidement ses coéquipiers. Quelques jours plus tard, il explique sur Instagram que sa saison est terminée. Le soir d'après à Davos, c'est Michael Raffl qui ne termine pas le match en raison d'une blessure à un pied qui va le tenir éloigné de la glace quelques semaines.
A Lugano samedi soir, Andrea Glauser s'est fracturé la cheville et en a pour six semaines. Très bon devant la cage, Ivars Punnenovs est lui aussi annoncé blessé lors de la défaite de dimanche soir contre Zurich. Pièce maîtresse du LHC, Jiri Sekac n'a de son côté pas pu finir la rencontre et sa disponibilité pour le match de mardi face à Rapperswil n'est pas encore connue. A cette liste s'ajoute l'absence depuis le début de la saison de Tim Bozon, ainsi que la suspension de Miika Salomäki et la maladie de Ronalds Kenins.
Comme un parasite
Il y a dix jours, le contingent pléthorique du LHC suscitait quelques moqueries. De nombreuses personnes se demandaient s'il était possible d'aligner six lignes en attaque. Aujourd'hui la situation a bien changé et John Fust ne serait pas contre un rapatriement de Guillaume Maillard, prêté à Bienne jusqu'au début du mois de novembre. Sauf que l'attaquant vaudois, auteur de deux buts en deux matches, ne peut pas revenir avant, même en cas de situation exceptionnelle.
Cette situation exceptionnelle, justement, va de pair avec le sport professionnel. Et comme bien souvent, ce sont les Américains qui savent trouver la meilleure formule. Aux Etats-Unis, on parle «d'injury bug», soit un insecte qui viendrait parasiter le vestiaire en faisant tomber les athlètes...comme des mouches.
Du côté des joueurs lausannois, point de fatalisme ni d'excuses. «Oui, ça peut expliquer cette baisse de niveau durant le match de dimanche, ce sont des joueurs importants qui manquent, a relevé Jason Fuchs. Mais au final on a une assez bonne équipe pour battre n'importe quel adversaire avec notre contingent, donc ce n'est pas une excuse. Mais c'est sûr que ça fait un petit quelque chose et tu veux aussi te battre pour eux.»
La faute à pas de chance ?
Habituel partenaire d'Andrea Glauser, Joël Genazzi va devoir se trouver un nouveau «copain de cortège» pour les six semaines à venir: «C'est clair que Glauser, tu ne le remplaces pas. C'est un bon joueur. Mais tous les clubs perdent des joueurs, il ne faut pas chercher des excuses mais trouver des solutions.
On n'a pas eu d'entraînement entre les deux matches de samedi et dimanche, donc on n'a pas pu s'adapter. Mais on a fait la préparation et on a changé les paires. Ce n'est donc pas aussi grave que certains pourraient le penser. On est des professionnels, on sait comment les autres jouent donc ça devrait aller.»
Si par définition on impute ces problèmes de blessures à la malchance, on peut aussi y regarder de plus près et voir que les blessures de Glauser et Sekac sont intervenues sur des tirs bloqués. Quintessence du don de soi et de la solidarité, le «block shot» implique un bon timing pour ne pas finir avec le corps violenté par le caoutchouc.
Or en regardant les deux actions des joueurs lausannois, on s'aperçoit qu'ils sont arrivés avec un peu de retard et une technique déficiente. Peut-être en raison d'une certaine fatigue. Ce qui est certain, c'est que John Fust ne peut pas se permettre de perdre deux joueurs par rencontre. Espérons que Lausanne déniche un puissant insecticide pour chasser ce très ennuyeux parasite...