«J'en ai beaucoup souffert» Le désarroi d’une ancienne championne olympique

AFP

19.2.2024

L'entraîneuse néerlandaise de l'équipe de hockey sur gazon féminin de l'Inde, Janneke Schopman, a dénoncé les inégalités de genre dans le pays, tant dans le sport que dans la société en général, selon le quotidien Indian Express lundi.

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Première femme à entraîner une équipe nationale indienne de hockey sur gazon, Janneke Schopman a déploré, en larmes, le traitement privilégié dont bénéficie l'équipe de hockey masculin. «Je viens d'une culture où les femmes sont respectées et valorisées. Je ne ressens pas cela ici», a regretté l'ancienne médaillée d'or olympique, âgée de 46 ans, citée par Indian Express.

L'ancienne internationale néerlandaise s'exprimait après la victoire de l'Inde sur les États-Unis au terme d'un match décisif de la FIH Pro League, dimanche à Odisha (est). De la faiblesse des salaires au manque de terrains d'entraînement et de couverture médiatique, les sportives indiennes restent confrontées aux inégalités de traitement, en particulier dans les sports dominés par les hommes, tels que le hockey et le cricket.

Janneke Schopman a admis s'être sentie «souvent seule au cours des deux dernières années» et estimé n'avoir été «ni considérée ni respectée» par son employeur, Hockey India. «Je vois la différence de traitement entre les entraîneurs masculins (...) entre les filles et l'équipe masculine, d'une manière générale», a-t-elle affirmé.

«Mais personnellement, venant des Pays-Bas et ayant travaillé aux États-Unis, ce pays est extrêmement difficile en tant que femme, venant d'une culture où, oui, on (les femmes) peut avoir une opinion, qui soit appréciée. C'est vraiment dur».

«L’impression de ne pas être prise au sérieux»

La sportive a pris la tête de l'équipe féminine à la suite des Jeux olympiques de Tokyo en 2021, après avoir débuté comme entraîneur analyste. «Lorsque j'étais entraîneure adjointe, certaines personnes ne m'accordaient pas même un regard ou ne me reconnaissaient pas (...) et puis on devient l'entraîneure en chef et soudain les gens s'intéressent à vous. J'ai beaucoup souffert de cette situation», a-t-elle ajouté.

Interrogée sur ce qu'elle vivait le plus mal dans cette situation, elle a répondu : «Le fait d'avoir l'impression - je ne sais même pas si c'est vrai - de ne pas être prise au sérieux.» Les autorités de Hockey India n'ont pu être contactées dans l'immédiat.

Le contrat de deux ans de Janneke Schopman court jusqu'aux Jeux olympiques de Paris, pour lesquels son équipe n'a pas réussi à se qualifier. L'Inde doit participer à la manche européenne de la Pro League en mai.