La saison de Genève-Servette a pris fin samedi, 18 jours après que le champion de Suisse en titre a décroché la lune en s'adjugeant la Ligue des champions. Les hommes de Jan Cadieux n'ont pu faire mieux qu'un nul 2-2 à Bienne, après s'être inclinés 3-2 aux Vernets dans le match aller de ce 1er tour de play-in.
Ce n'est pas dans cette double confrontation intense, revanche de la finale des play-off 2023, que le GSHC doit chercher les raisons de son échec surprenant. Un fossé trop grand s'était creusé dans la phase qualificative, terminée à un modeste 10e rang.
«Nous n'étions pas prêts à payer le prix qu'il fallait au début de la saison», a d'ailleurs souligné Jan Cadieux dans son analyse sur MySports. «Nous avons laissé filer les points en novembre/décembre. A ce moment-là, nous avions encore de l'énergie», a poursuivi le coach grenat, qui ne cherchait pas d'excuses.
Une double charge inhabituelle
Pourtant, Genève-Servette a notamment payé un lourd tribut aux blessures. Tanner Richard – remis en forme pour la finale de la Ligue des champions – et Noah Rod, les deux principaux attaquants suisses, étaient ainsi absents lors de la phase décisive.
Ces blessures pourraient d'ailleurs être une conséquence de la double charge de travail imposée par la Ligue des champions. Bienne (9e de la qualification) et Rapperswil-Jona (12e), les autres équipes engagées au niveau international, ont également souffert.
Une raison que ni les joueurs ni le coach n'ont voulu admettre. «Bien sûr, nous avons joué un peu plus que la saison dernière», a constaté l'attaquant finlandais Valtteri Filppula, bientôt 40 ans. «Mais je ne me suis pas senti fatigué».
Le champion olympique, champion du monde et vainqueur de la Coupe Stanley estime que son équipe a évolué à un bon niveau dans les deux duels livrés face à Bienne. «Nous avons eu nos chances, mais cela n'a tout simplement pas marché.»
Pas prêts dès le début
Jan Cadieux a tenu à rappeler que «nous ne devons pas oublier ce que les joueurs ont accompli au cours des douze derniers mois». Il regrette que son équipe n'ait pas pu se réhabituer à la routine quotidienne une fois l'euphorie du premier titre du club retombée.
«Nous avons appris quelque chose cette année. A savoir que nous n'étions pas prêts dès le début», a insisté Jan Cadieux, conscient que le niveau moyen de la National League est bien trop élevé pour espérer prendre le train en marche.
La double charge de la Ligue des champions pèsera également la saison prochaine. Mais les attentes seront un peu moins grandes, et la soif de succès peut-être à nouveau présente dès le premier jour. En tout cas, l'effectif connaîtra quelques changements: les contrats des Finlandais Valtteri Filppula, Teemu Hartikainen et Sakkari Manninen – qui ont plus de 30 ans – arrivent ainsi tous à échéance.
La question est de savoir quel visage les Genevois montreront. Le visage conquérant qui leur a permis de s'adjuger le titre national et la Ligue des champions, ou son pâle reflet ? «Pendant une grande partie de la saison, nous n'avons pas montré notre vrai visage», constate Jan Cadieux. «Et c'est ce qui m'énerve. Je suis convaincu que nous pouvions faire mieux.»