Eliminé en quarts de finale par Fribourg la saison passée, le Lausanne Hockey Club espère certainement faire mieux à l'aube de l'exercice 2022/23 qui commence vendredi. Au sein des Lions, on vise une place dans le top 6.
Même si le LHC n'a pas passé l'écueil fribourgeois, l'année 2022 fut plutôt bonne pour les hommes de John Fust. Comme l'a expliqué le capitaine Lukas Frick lors de la conférence de presse d'avant-saison, les joueurs ont pris conscience d'un truc durant la pause olympique pour terminer la saison régulière avec un très bon état d'esprit.
Cet élément doit logiquement servir au moment d'attaquer un exercice 22/23 avec quatorze équipes et six étrangers pour chaque formation de l'élite. Deux données qui rendent prudents les dirigeants lausannois à l'heure d'énoncer leur objectif de la saison.
Quatre nouveaux étrangers
Ancien grand joueur devenu agent, aujourd'hui copropriétaire et directeur des opérations hockey au sein du club vaudois, Petr Svoboda se réjouit de voir les premiers matches: «Le niveau va monter d'un cran, c'est évident. Il y aura davantage de concurrence à l'intérieur des équipes et il est clair que les jeunes vont devoir s'accrocher pour obtenir du temps de jeu. La compétition est bénéfique pour tout le monde.»
Homme de rupture, Petr Svoboda n'a pas hésité à remodeler l'effectif cet été. Insatisfait du rendement de Mark Barberio et de Michael Frolik, le patron tchèque a négocié leur départ. Pour les remplacer, il a choisi le Finlandais Miikka Salomäki, le Suédois Robin Kovacs, l'Autrichien Michael Raffl et le Québécois Daniel Audette.
Des profils intéressants, mais pas de «gros coup» comme ceux réussis par exemple par Lugano (Granlund, Koskinen), Zurich (Lehtonen, Hrubec, Texier, Wallmark), Zoug (Cehlarik, O'Neill), Genève (Hartikainen) voire Kloten (Metsola, Aaltonen, Ruotsalainen).
«Nous avons eu des opportunités, mais nous n'étions pas sûrs que certains voudraient venir en Suisse, raconte Petr Svoboda. Ceci dit, nous sommes heureux avec notre sélection. Je sais que certains ont été surpris de ne pas nous voir enrôler certains joueurs très cotés sur le marché, mais vous le savez, c'est une ligue différente et il n'y a pas de garantie que tous les nouveaux joueurs vont performer dès le départ. L'engagement de Raffl nous offre du leadership dans le vestiaire, celui de Kovacs un joueur encore jeune avec un vrai potentiel de développement, comme Audette.»
Libéré une saison par Columbus, Alexandre Texier se retrouve à Zurich. Soucieux de se rapprocher de sa famille à la suite de soucis personnels, l'attaquant français aurait été encore plus proche de Grenoble s'il avait signé à Lausanne, surtout avec Cristobal Huet, entraîneur des gardiens du LHC, comme facilitateur. «C'est clair que la connexion avait pas mal de sens, mais Zurich s'est rapidement positionné, précise l'ancien champion olympique. Nous n'avons pas tenté de le signer.»
Un esprit de business à la NHL
Ce qui peut frapper à Lausanne concerne la longueur des contrats alloués aux importés. Ainsi Jiri Sekac, Martin Gernat et Robin Kovacs ont tous paraphé des ententes de trois ans. Lorsque l'on jette un regard aux autres nouveaux contrats de la ligue, on s'aperçoit que seuls Sörensen à Fribourg et Wallmark à Zurich ont eu droit à pareilles largesses pour leur premier bail en Suisse.
Une certaine singularité qui n'effraie pas le boss du LHC: «Ce sont des contrats que l'on peut aisément «bouger»» si cela ne va pas. La longueur des contrats ne m'a jamais fait peur. Les joueurs demandent toujours des années en plus, mais on a des options. Il y aura toujours un club en Europe prêt à reprendre ces contrats. Je sais que l'on dit qu'il y a beaucoup de changements à Lausanne, mais il existe un marché sinon je ne proposerais pas de telles durées. Et si on doit se séparer d'un joueur, on le fait. C'est notre façon de faire du business.»
Parmi les signatures dont le Tchèque est le plus fier, on retrouve celles d'Andrea Glauser et de Ken Jäger qui semblent tous les deux prêts pour une grande saison. Au chapitre des «ratés», Petr Svoboda lâche le nom de Frolik: «Je savais que ce serait un pari parce qu'il n'avait pas joué pendant une année et demie. Avec les joueurs étrangers, c'est un peu du «hit & miss», on n'est jamais certain de leur réussite en Suisse.»
A la mi-septembre, Petr Svoboda compte bien empiler les hits avec sa cohorte étrangère. Il aura un premier élément de réponse vendredi soir à l'occasion de la venue de Bienne.