Nouveau président de Swiss Ice Hockey, l'ancien handballeur Stefan Schärer (58 ans/204 sélections) évoque dans un entretien accordé à Keystone-ATS le parcours l'ayant mené à cette fonction. Celui qui avait porté le drapeau de la délégation suisse aux JO d'Atlanta 1996 souhaite avant tout rétablir la sérénité au sein du hockey suisse.
Stefan Schärer, comment se fait-il qu'en tant qu'ancien joueur de handball, vous soyez désormais président de Swiss Ice Hockey ?
«J'ai été contacté par un ancien dirigeant, qui souhaite rester anonyme. Il travaille bénévolement au conseil d'administration d'un club de la Ligue nationale. Il a appris qu’était recherché de préférence quelqu'un qui ne venait pas du monde du hockey sur glace, et a donc pensé à moi. Je connais le secteur des PME, dans lequel nous sommes actifs en tant que fédération. J’ai également acquis de l'expérience dans la discipline sportive tout aussi dynamique qu’est le handball. J'ai pu en découvrir toutes les facettes, en ayant notamment été président de Pfadi Winterthour. Etant donné que je me trouvais dans une phase où j'étais en train de faire le point sur mon avenir, je me suis demandé +pourquoi ne pas être candidat?+ Je suis quelqu'un qui veut faire bouger les choses, ce qui est possible avec cette fonction. Le hockey sur glace est un produit emblématique du sport suisse et il y a un championnat du monde (2026) à la clé. Bien sûr, c'est un sport différent du handball, mais dans le hockey sur glace il s'agit aussi d'émotions, de promotion de la relève, de bénévolat».
Dans quelle mesure votre carrière de joueur de handball vous aide-t-elle ?
«Je mets un point d’honneur à aller au-delà des frontières de la fédération, à aborder diverses thématiques. Je vais initier des échanges avec Pascal Jenny (le président de la fédération de handball). Il est également actif au sein du Parlement du sport. Il y aura peut-être une possibilité de symbiose entre les fédérations de différents sports. De plus, grâce à mes différentes activités dans le handball, j'ai un bagage important. Je connais bien le trio formé par la fédération, les équipes nationales et les clubs. Et je peux facilement me mettre à la place des joueurs, je sais ce que cela signifie pour un jeune lorsque le Prospect Camp est annulé deux semaines avant le début prévu».
Quel est, selon vous, le plus grand chantier auquel vous allez vous attaquer ?
«Le plus important est de ramener le calme au sein du hockey sur glace suisse, que les gens qui se sont fait la guerre sur certains sujets se parlent à nouveau. Peu importe pourquoi nous en sommes arrivés là, ces portes fermées doivent être rouvertes, car nous dépendons les uns des autres. C'est comme dans une relation: si tu ne te parles pas, tu ne peux pas aller de l'avant. L’avantage est que j'ai été nommé par le département du sport d'élite, cela peut aider. Le fait est que tous les acteurs ont un grand amour pour le hockey sur glace et veulent faire avancer ce produit. C'est là qu'il faut agir et rétablir la confiance mutuelle, ce qui permettrait de créer une atmosphère positive. Je veux m'y atteler rapidement afin d'améliorer la situation, également dans le domaine du sponsoring. Un autre thème est le positionnement de la Swiss League. Plus vite nous résoudrons les problèmes, plus nous pourrons consacrer d'énergie au championnat du monde 2026. Nous devons nous y présenter sous notre meilleur jour, également en raison de l'échéance des contrats TV en 2027.»
Vous êtes président de la fédération, mais vous avez été élu par les clubs de National et de Swiss League. Des exigences ont-elles été formulées à votre égard ?
«Non, aucune exigence n'a été formulée, mais il y a bien sûr des attentes. Ainsi, le sport doit à nouveau être au centre des préoccupations. Il est normal qu’il y ait des intérêts divergents, mais en Suisse, les choses ne fonctionnent que si l'on travaille ensemble. Des compromis sont donc nécessaires. Le grand défi sera d'y parvenir. Mais tout d'abord, je vais me faire une idée d'ensemble. Je veux par exemple savoir comment les clubs de la National League voient l'importance de la Swiss League. En tant que consommateur de sport, j'aimerais ressentir les émotions d'une promotion et d'une relégation. De ce point de vue, je m'entretiendrai certainement avec tous les représentants des deux plus hautes ligues».