Huit jours après une élimination subie dès les pré-play-off, il était encore trop tôt pour tirer le bilan de la saison 2022/23 du côté de Fribourg-Gottéron. «C'est un demi-bilan», a d'ailleurs concédé le directeur sportif et entraîneur des Dragons Christian Dubé, dont l'avenir demeure incertain, vendredi devant la presse.
«Nous n'avons pas fini nos séances à l'interne», a souligné le technicien de 45 ans, dont le débriefing avec le CEO John Gobbi est prévu la semaine prochaine. «Il y a beaucoup de déception, de l'amertume. On avait l'équipe pour bien faire. Je m'attendais à ce qu'on tire notre épingle du jeu dans les matches importants, mais ce ne fut pas le cas», a poursuivi Dubé, dont les protégés ont été battus 2-0 par Lugano en pré-play-off.
«A nous d'analyser cela, de comprendre ce qu'on a fait faux et d'en tirer les conclusions. C'est ce qu'on est en train de faire. Quelques éléments sont ressortis, mais nous n'avons pas vraiment terminé. Il s'agit d'être honnête», a souligné le double champion du monde junior (avec le Canada), qui ne se voile toutefois pas la face: «On dit toujours qu'on a ce qu'on mérite», a-t-il rappelé.
«On savait que les matches lors desquels nous ne nous sommes pas présentés allaient nous coûter cher. On avait fait passer il y a longtemps le message, afin que chacun prenne conscience qu'un ou deux points feraient la différence dans la saison régulière», a encore expliqué Christian Dubé, pour qui tout semble pour l'heure envisageable.
«Une certaine usure»
«Il y a une certaine usure», a-t-il reconnu, après avoir bouclé sa quatrième saison avec cette double casquette d'entraîneur et directeur sportif. «Tu ne changes pas qui tu es. Donc une voix de plus, comme cela avait été le cas avec Sean Simpson au début de mon mandat, pourrait être une option», a-t-il souligné.
«Est-ce qu'il y aura un nouveau coach, un nouveau directeur sportif, un nouvel assistant-entraîneur, un coach mental? Il y a plusieurs options», a-t-il admis, précisant que l'engagement d'une personne supplémentaire n'était en l'état pas prévu au budget.
«Si la personne portant la double casquette n'a plus envie de la porter, cela ne va pas fonctionner. Il faut d'abord que je sois sûr qu'il y ait de mon côté l'envie de conserver cette double casquette. Je discuterai ensuite avec les dirigeants», a-t-il martelé, envisageant «trois à quatre semaines de réflexion» à l'issue des différents entretiens prévus.
Pas d'excuse
Tout n'est cependant pas à jeter. «Présentement, tout est mauvais. Mais on a fini à 2 points de la 6e place, donc tout n'est pas si mauvais que cela. On a laissé derrière nous en saison régulière des équipes comme Lugano, Berne et Lausanne, qui ont investi des tonnes ces dernières années», a-t-il souligné.
«Nous étions depuis trois ans sur une pente ascendante, avec un budget de milieu de tableau. Mais c'est par exemple compliqué d'être privé de son gardien titulaire (Reto Berra) pour les trois quarts de la saison. Je ne suis pas sûr que Zoug aurait fini 6e en étant privé aussi longtemps de Leonardo Genoni. Même si ce n'est pas une excuse, car nous avons eu les occasions pour passer directement en play-off», a-t-il lâché.
Alchimie
Christian Dubé est notamment revenu sur le passage à six renforts étrangers, qui a selon lui tout changé. «Notre ligue est extraordinaire, avec un niveau de jeu très élevé. Mais c'est devenu compliqué pour les jeunes joueurs. Et la hiérarchie a changé pour les joueurs suisses, qui ont eu moins de temps de jeu et ont dû apprendre à l'accepter», a-t-il expliqué.
«Toutes les équipes ont vécu cela. Il faut trouver le moyen de mieux faire, trouver un meilleur discours pour ne pas connaître à nouveau ce problème», a-t-il poursuivi, soulignant que «tout le monde a sous-performé par rapport à la saison précédente. Le départ de notre leader offensif, Chris DiDomenico, a changé la donne. Et on n'a jamais trouvé la bonne alchimie dans nos lignes», a-t-il admis.
«Bien sûr, le retour de DiDo va nous aider. Mais il ne va pas tout régler non plus», a nuancé Christian Dubé, qui regrettait en outre un certain manque d'ambition: «On ne peut pas se satisfaire de vivre une bonne saison, puis une mauvaise, puis une bonne. On doit trouver une plus grande constance dans le club. On doit se professionnaliser. Chacun doit se regarder dans le miroir, chacun doit avoir envie de venir à la patinoire et de faire mieux. Le staff et le coach ne devraient pas en vouloir plus que les joueurs.»
ATS