Malgré un parcours exemplaire, la Suisse n'a pas obtenu le Graal qu'elle souhaitait ramener de Prague. Battue 2-0 en finale du Championnat du monde, la sélection de Patrick Fischer doit digérer.
«Quelle équipe incroyable, quels joueurs incroyables, je suis reconnaissant d'avoir pu coacher une telle équipe.» Dans la voix de Patrick Fischer, on ressent tout le respect d'un entraîneur envers ses joueurs. Remis en cause après trois sorties de route en quarts de finale de 2021 à 2023, le sélectionneur zougois a démontré qu'il était toujours l'homme de la situation.
Devant les médias, tous les joueurs interrogés ont mis en avant la cohésion d'un groupe soudé qui s'est battu du début à la fin. Et c'est un aspect à porter au crédit de celui qui dirige cette sélection depuis 2016.
Après une entrée en matière moyenne face à la Norvège (victoire 5-2) et un succès par les poils face à l'Autriche (6-5), la Suisse a clairement resserré les boulons. Elle n'a cédé en poule que face au Canada (3-2) en n'encaissant des buts que sur power-play. Au cours de ses huit derniers matches, elle n'a pris que deux buts à égalité numérique: le premier face au Canada en demi-finale et le but décisif de Pastrnak à la 50e en finale.
Défense impeccable
«On a bien joué, surtout défensivement, appuie Patrick Fischer. Notre gardien a été excellent, pareil pour la défense. Nous nous sommes battus. A 11 minutes de la fin, il y avait encore 0-0 en finale. Mais voilà, on n'a pas su marquer un but. C'est très difficile, mais c'est le sport et je suis très fier de ce que l'on a fait.»
A chaud, difficile de mettre le doigt sur ce qui n'a pas fonctionné. «Le match contre le Canada était très dur, rappelle le sélectionneur. On a manqué un peu d'énergie, même si on a tenu le 0-0 longtemps.»
Les joueurs ont eu logiquement de la peine à mettre des mots sur leur immense peine. «Elle fait vraiment très très mal, lâchait Romain Loeffel en zone mixte. Il n'y a que de la déception. Peut-être que dans quelques jours, on pourra se dire que ce qu'on a fait est beau, mais là c'est difficile d'avoir ce sentiment de fierté. On a exécuté le match comme on le voulait jusqu'à la 50e. En face, ils ont joué à la perfection un engagement et ça a suffi pour gagner le match.»
Plus mal qu'en 2018
Déjà vaincu en finale en 2018, Tristan Scherwey encaisse le coup : «Celle-ci fait plus mal. En 2018, j'avais l'impression qu'on voulait aussi l'or, mais qu'on était content d'avoir cette médaille d'argent. Cette fois on voulait absolument gagner et on y croyait ! Coup de chapeau à nos leaders qui n'ont presque pas quitté la glace en fin de match durant les six ou sept dernières minutes. On a essayé de les pousser depuis sur le banc en leur donnant de l'énergie.»
Ces leaders justement, ce sont évidemment les joueurs de NHL. Roman Josi et la première ligne d'attaque avec Nino Niederreiter, Nico Hischier et Kevin Fiala ont pesé de tout leur poids durant cette compétition. Kevin Fiala a d'ailleurs été élu MVP et meilleur attaquant, alors que Roman Josi repart avec le trophée du meilleur défenseur.
La Suisse progresse au classement
On sait la Suisse dépendante de ses éléments évoluant en Amérique du Nord et que la présence de Roman Josi change la donne. Qu'en sera-t-il à l'avenir et notamment lors des JO de 2026 lorsque tous les joueurs de NHL seront présents ? Cette génération douée pourra-t-elle lutter ? Patrick Fischer y croit: «Certains ont entre 25 et 26 ans, ils peuvent encore apporter beaucoup.»
A noter que la Suisse a progressé au classement de l'IIHF malgré cette défaite en finale. La sélection nationale grimpe de deux rangs et occupe actuellement la 5e place derrière le Canada, la Russie, la Finlande et la Tchéquie. Les Suisses ont d'ailleurs le même nombre de points que les nouveaux champions du monde. Et comme la Russie n'a pas été réintégrée, cela signifie que la troupe de Patrick Fischer est 4e. On connaîtra prochainement la composition des groupes pour le Championnat du monde 2025 qui se tiendra à Stockholm en Suède et à Herning au Danemark.