Capitaine d'un Genève-Servette tenant du titre, Noah Rod entame sa 11e saison dans l'élite. Avec une seule envie: revivre le succès du mois d'avril.
Une addiction à la victoire, aux titres et au bonheur des Vernets qui explosent de joie. Ce que Noah Rod et ses coéquipiers ont vécu ce printemps, ils souhaitent le ressentir à nouveau l'an prochain. «Honnêtement, tu ne gagnes jamais assez de titres, assène d'emblée le capitaine. Il suffit de regarder Filppula. Il a tout gagné dans sa carrière, il a 39 ans, mais il continue parce qu'il en veut encore plus. C'est comme une drogue!»
En bon compétiteur, Noah Rod n'est donc jamais rassasié: «Ce qu'on a vécu la saison dernière, on veut juste le revivre. Et maintenant qu'on sait que c'est possible, on veut gagner le plus possible. Et maintenant, il y a un nouveau défi avec la Champions League.»
Une volonté et un objectif communs
Devenir champion une première fois est un exercice ô combien difficile. Qui plus est pour un club romand, puisque cela faisait quarante ans que cette partie du pays n'avait plus vécu ça. Mais on l'a souvent vu, réussir le doublé en hockey n'est pas chose aisée. Berne et Zoug y sont parvenus ces dernières saisons.
Seulement, repartir pour une campagne victorieuse après un titre impose une grande force de caractère et une soif insatiable de trophées. On parle là de ce pourcent supplémentaire qui décide des matches serrés en play-off.
«C'est clair que c'est dur, reconnaît le numéro 96 grenat. On en a parlé avec le coaching staff. Nous, ce qu'on veut, c'est produire notre jeu. Et il y a aussi quelques facteurs que l'on ne peut pas contrôler comme la chance ou les blessures. Nous notre but c'est de se donner à fond et de gagner le titre, tout en sachant qu'on ne gagnera pas le titre chaque année. Zoug l'a fait dernièrement, c'était assez exceptionnel. Pourquoi pas nous?»
Avant de penser aux play-off et à un éventuel doublé, il convient de se préparer au mieux pour les échéances à venir en devant par exemple tenir compte de la chaleur. «Il fait vraiment chaud sur la glace», raconte Noah Rod, qui s'est confié à Keystone-ATS après la victoire de Genève-Servette sur Vitkovice vendredi dernier au Sentier, pourtant à 1000 m d'altitude.
«Mais j'ai malgré tout du plaisir à faire la préparation. C'est plus cool, tu as tes week-ends et tu peux par exemple faire des barbecues en famille et avec les amis. Mais attention, on galère bien de 8h à midi, parce que Gaëtan (réd: Brouillard), notre préparateur, ne nous donne rien!»
Plus comme avant
A 27 ans, Noah Rod fait partie des vétérans, même s'il affiche plus de dix ans de moins au compteur que Filppula, Daniel Winnik ou encore Marc-Antoine Pouliot. Pétri d'expérience, l'ancien junior de Morges et Lausanne constate une réelle évolution: «C'est ma onzième année ici et c'est la première fois que je vois une équipe aussi prête au mois d'août. Ca patine vite à l'entraînement. Le hockey a évolué, ce n'est plus comme avant. Là, en été, tu ne t'arrêtes plus. Il n'y a plus cette phase de deux-trois semaines où les gars doivent remettre la machine en route.»
Et, à voir ces illustres coéquipiers en vouloir encore à un âge avancé, ambitionne-t-il de les imiter? «Tant que le corps tient et que j'ai du plaisir, je vais continuer. J'ai pu soigner ma blessure de fin de saison passée et je joue sans piqûres, mais je traîne un truc. Tout le monde traîne des trucs. On a de la chance et il ne faut pas trop se plaindre de ça. Plein de joueurs se sont sacrifiés quand on a fait le titre.»
Le titre, cette addiction positive. «Les 3-4 jours après le titre, c'est un feeling qui n'existe nulle part ailleurs dans la vie, conclut le capitaine. C'est vraiment quelque chose de spécial auquel on veut regoûter.»