Le gouvernement fédéral a rétabli dimanche le financement public de la fédération canadienne après dix mois de suspension. L'organisation est soupçonnée d'avoir caché un viol collectif commis par huit joueurs en 2018.
«Bien que le financement fédéral n'est qu'une fraction des revenus de Hockey Canada, je souhaite réitérer que ce n'est pas un chèque en blanc», a écrit la ministre fédérale des Sports Pascale St-Onge dans une lettre destinée au nouveau président du conseil d'administration de Hockey Canada.
Dans sa lettre, la ministre fédérale des Sports a précisé que plusieurs conditions seraient requises pour que le financement fédéral soit maintenu pour la saison 2023-2024. Elle a également appelé à des «changements durables et des réformes structurelles» au sein de l'organisation chez ses partenaires.
Enjeux
Pour Pascale St-Onge, Hockey Canada doit s'attaquer aux enjeux «comme les comportements toxiques, la banalisation de la violence sexuelle et la culture du silence, qui a trop souvent défrayé la chronique». «Il n'y a aucune raison pour que de telles situations continuent d'être un fléau au hockey ou dans tout autre sport», estime-t-elle.
«La journée d'aujourd'hui marque une étape importante pour Hockey Canada dans son parcours afin de regagner et maintenir la confiance de la population canadienne», a souligné dans un communiqué le président du conseil d'administration de la fédération, Hugh Fraser, rappelant qu'il reste «du travail à faire pour changer la culture de notre sport».
En mai 2022, le Canada a appris avec stupeur que huit joueurs de l'équipe nationale juniors de 2018 avaient été accusés d'agression sexuelle en groupe sur une jeune femme. Et que la fédération avait étouffé l'affaire en concluant un accord confidentiel de plusieurs millions de dollars avec la victime.
Fonds secret
Le règlement avait notamment été acquitté via un fonds secret subventionné en partie par les cotisations des jeunes hockeyeurs canadiens. Mais les semaines de dénégations des dirigeants de la fédération qui ont cherché à minimiser les faits ont davantage ébranlé la population. Une attitude qui a poussé les sponsors et les autorités d'Ottawa à réagir à plusieurs reprises.
Dans le sillage de ce scandale, le financement public de la fédération canadienne de hockey sur glace a été suspendu par le gouvernement en juin.
En octobre, la fédération avait annoncé la démission de son président, Scott Smith, et de l'ensemble de son conseil d'administration. De leur côté, les équipementiers sportifs Nike et Bauer et la chaîne de restauration Tim Hortons avaient retiré leur soutien au programme masculin de Hockey Canada.