Le nombre de joueurs étrangers en National League passera de quatre à sept dès la saison 2022/23. La décision prise vendredi après-midi provoque quelques remous dans le monde du hockey suisse.
Le cas des joueurs avec licence suisse a également été modifié. Ils compteront comme renforts étrangers dès qu'ils auront atteint l'âge de 22 ans. Ainsi, des joueurs comme Calle Andersson (Berne) ou Eliot Berthon (Genève-Servette) seront considérés comme des joueurs étrangers à part entière.
Des mesures qui ne font pourtant pas l'unanimité dans les coulisses. Dans le camp des satisfaits par cette nouvelle réforme, on retrouve Marc Lüthi, le CEO du CP Berne. Il décrit la nouvelle solution comme «tip-top en combinaison avec le fair-play financier.» Son pendant au sein des Zurich Lions, Peter Zahner dit le contraire: «Je ne suis pas content. C'est une proposition de compromis avec laquelle nous devrons vivre.» Le club zurichois a lutté jusqu'au bout contre l'augmentation du nombre de renforts étrangers permis sur la glace. Mais la majorité des trois quarts a été atteinte.
Patrick Fischer dépité
Comme on pouvait s'y attendre, la Fédération suisse de hockey sur glace (SIHF) n'était pas enthousiasmée par ce nouveau règlement des joueurs étrangers en National League. Patrick Fischer se veut clair dans son jugement: «Je trouve cela dangereux et c'est un mauvais signal pour nos jeunes joueurs. C'est un jour triste, cette décision ne va pas dans le sens du hockey suisse.»
Le courroux de Fischer est d'autant plus grand qu'il a appris le changement de règlement par la presse. Une remarque qui concerne également le directeur des équipes nationales, Lars Weibel: «C'est incompréhensible que la Fédération n'ait pas été partie prenante sur cette question. Cette augmentation du nombre d'étrangers est une mauvaise nouvelle pour le hockey helvétique.»
Les joueurs très largement contre
Fischer ne parvient pas à comprendre comment cette solution a fini par être adoptée alors qu'à part les directeurs des clubs de National League, personne ne semblait favorable à l'augmentation du contingent d'étrangers. Dans un sondage du syndicat des joueurs suisses (SIHPU), 94% des joueurs s'étaient exprimés contre un changement de la règle des étrangers. Parmi les fans, l'idée était aussi rejetée dans sa très grande majorité.
Les directeurs des clubs auraient pu se montrer grands s'ils avaient renoncé devant cette véritable levée des boucliers à propos de cette nouvelle réforme. «Ils n'ont écouté personne», relève Fischer. L'argument qu'il y a actuellement beaucoup de joueurs étrangers à licence suisse et que l'effet sera peu visible sur les joueurs suisses ne le convainc pas.
Fischer est persuadé que de nombreux joueurs à licence suisse ne recevront plus de contrats lorsqu'ils seront considérés comme des joueurs étrangers. Pour lui, il est clair qu'il y aura encore plus de temps de glace pour les mercenaires dans les moments décisifs. «Nous avons déjà des problèmes pour produire aujourd'hui suffisamment de défenseurs et de centres pour l'équipe nationale», ajoute-t-il.
Jonas Hiller frustré
Jonas Hiller, le président du syndicat des joueurs, était dans un premier temps satisfait que l'augmentation du nombre de joueurs étrangers soit plus petite que redoutée (réd: 10). L'ancien gardien de NHL regrette en revanche que les joueurs n'aient pas été associés au processus de décision: «C'est frustrant pour nous et ça nous laisse un petit goût d'amertume. Les joueurs constituent une grande part du produit. Nous voulons au minimum participer aux discussions et donner notre point de vue, ce que nous avons essayé de faire à plusieurs reprises.»
En revanche, Hiller trouve positif que le statut des joueurs à licence suisse demeure jusqu'à l'âge de 22 ans. «C'est un pas qui montre que ces joueurs seront respectés, conclut l'Appenzellois. Nous allons certainement encore en parler en interne pour savoir si nous acceptons cette décision.»
Retour à la page d'accueilRetour au sport