Au Championnat du monde de Prague, la Suisse aura certainement besoin d'un avantage numérique de qualité pour espérer durer pendant le tournoi. Elle l'a entraîné samedi.
C'était l'un des points à améliorer avancés par Patrick Fischer à l'issue de la victoire inaugurale contre la Norvège vendredi soir: trouver un moyen de rendre le power-play efficace. Comme l'a précisé le sélectionneur, il a fallu intégrer pas mal de nouveaux joueurs à la dernière minute.
«Sur les dix joueurs qui composent le jeu de puissance, nous avons ajouté Josi, Hischier, Kurashev, Niederreiter, Kukan, Andrighetto et Jäger, énumère Romain Loeffel. Cela fait sept nouveaux joueurs.» Logique dans ces conditions d'avoir besoin d'un temps d'adaptation.
Avoir du plaisir et profiter
Le défenseur neuchâtelois du CP Berne avance aussi le talent individuel des joueurs cités tout en précisant qu'un power-play, «ça s'entraîne». «Le power-play, c'est l'une des plus belles parties du match, estime le défenseur offensif avec un sourire communicatif. Quand tu as la chance de le jouer, il faut le prendre avec plaisir et en profiter, malgré une certaine pression parce que cela peut décider d'une partie. Mais il faut aussi le prendre avec «légèreté», sans trop réfléchir.»
Ne pas surjouer, ne pas en faire trop, ne pas rechercher le jeu parfait. C'est aussi cela la base d'un bon jeu de puissance. «Il faut souvent mettre les pucks au but et aller chercher les rebonds», résume le numéro 55 de l'équipe de Suisse.
Nouvel arrivant et centre numéro un de la sélection, Nico Hischier a apprécié cet entraînement: «On a travaillé quelques jeux, mais l'essentiel c'était vraiment d'avoir des répétitions. Comme on ne joue pas forcément la même position qu'en club, il faut s'habituer à sa nouvelle place. Avec les Devils, je joue en «bumper», beaucoup plus près du but. Là, j'évolue sur une aile. Ce que je préfère? Oh j'ai joué toutes les positions sur le PP et cela m'est égal.»
Le boost Josi
Le power-play helvétique a eu droit à un gros coup de boost avec l'addition de Roman Josi. Maître à jouer des Nashville Predators, le Bernois est un incroyable catalyseur. Mais en fait, c'est quoi sa plus grande force? «Sa vision du jeu, répond Romain Loeffel. J'en parlais à un coéquipier, on a l'impression que les joueurs ont tellement de respect qu'ils ne vont pas sur lui, mais au final je ne crois pas que c'est ça. Il a juste cette capacité à se créer des espaces de la manière dont il bouge avec ses feintes de corps et de tête. L'adversaire fait un petit pas de recul et il a l'avantage. C'est assez impressionnant et je suis heureux d'être son coéquipier.»
Rompu aux exigences de la NHL, Nico Hischier ne tarit pas d'éloges sur son illustre partenaire de jeu en sélection: «Il est tellement intelligent et créatif, il peut abuser le box-play et il a toujours plusieurs options à l'esprit. Il facilite le travail pour les autres gars. Il peut attirer les adversaires à lui et ensuite délivrer une passe parfaite. C'est évidemment génial de l'avoir là avec nous. Il a beaucoup le puck dans ce genre de situation, il faut donc quelqu'un qui sache en faire bon usage.»
A entendre les joueurs, il n'y aura pas de guerre d'égos à savoir qui aura le plus le puck sur la palette. Ce n'est qu'avec cet état d'esprit que la Suisse pourra avancer dans le tournoi et garder un groupe uni.