National League National League : Quand le Dragon plane au-dessus de la mêlée

ssch, ats

20.10.2021 - 10:41

20.10.2021 - 10:41

Fribourg-Gottéron vole dans les sommets du classement de National League depuis un mois. Un record du club établi mardi avec dix succès de rang souligne l'extraordinaire forme du moment. L'entraîneur et directeur sportif Christian Dubé ne veut pas entendre parler d'euphorie.

Fribourg-Gottéron vole dans les sommets du classement de National League depuis un mois.
Fribourg-Gottéron vole dans les sommets du classement de National League depuis un mois.
KEYSTONE

A 22h17, les gens se sont tombés dans les bras mardi à la BCF-Arena à Fribourg. Les haut-parleurs résonnaient à l'hymne «Coeur de Dragon», largement repris dans les travées. Evidemment, du point de vue du fan de Fribourg-Gottéron, chaque victoire dans un derby des Zähringen contre le CP Berne a une saveur particulière. D'autant plus quand le 5-3 de mardi est un succès pour l'Histoire. D'autant que cette nouvelle marque de dix succès consécutifs a été établie dans une patinoire pour la première fois à guichets fermés (8934 spectateurs).



Une responsabilité partagée

Un bel air de nostalgie flotte à l'évocation de cette série record. Des souvenirs qui remontent au début des années 90 lorsque Fribourg illuminait les patinoires helvétiques avec deux artistes à la baguette. Les noms de Slava Bykov et Andreï Khomutov sont volontiers évoqués autour de Gottéron, même si le titre leur a finalement échappé au cours de trois finales.

La volée 2021-2022 ne recèle pas d'individualités à la «Bykov/Khomutov». La physionomie de l'équipe est totalement différente. Bien sûr, il y a des joueurs-clés dans la formation de Christian Dubé comme le topscorer et capitaine Julien Sprunger, David Desharnais, Killian Mottet et Chris DiDomenico pour l'offensive, ou Philippe Furrer et Raphaël Diaz en défense. Ainsi, la responsabilité du jeu est répartie sur de nombreuses épaules.

Seul le défenseur américain Ryan Gunderson possède une moyenne supérieure à 20 minutes de présence sur la glace. Et la ligne défensive formée de Mauro Jörg (4 buts/9 assists), Nathan Marchon (6/6) et Samuel Walser (6/4) performe au-dessus de toute attente, imposant une forte pression sur la défense adverse. Elle n'oblige pas ainsi Dubé à forcer le temps de jeu de ses deux premières triplettes.

Diaz interroge

En septembre, les Fribourgeois ont concédé quatre défaites de suite. «Faible devant, très faible derrière», avait titré les «Freiburger Nachrichten», annonçant plus ou moins une crise en devenir. Raphael Diaz s'avançait avec le plus mauvais bilan plus/moins de -7, suscitant alors quelques questions sur le gros investissement consacré à l'engagement du capitaine de l'équipe de Suisse.

Un bon mois plus tard, les doutes se sont transformés en euphorie. Et tout d'un coup, plus personne n'évoque la moyenne d'âge de l'équipe qui est la seule de la National League à dépasser les 29 ans. Désormais, Gottéron n'est plus vieux, mais expérimenté, rusé, routinier et plein de succès.

Le record de Lugano

Christian Dubé sait très bien comme la perception peut changer rapidement en positif comme en négatif. C'est pourquoi l'entraîneur ne veut pas tomber dans l'arrogance malgré cette série record. Il a précisé à Keystone-ATS que la vague de succès actuelle est avant tout le résultat d'un travail acharné et d'un appétit toujours pas rassasié. Et bien que l'équipe n'ait subi que quelques changements minimes en comparaison de la saison dernière, elle se présente tout différemment: plus décisive, plus flexible, plus stable. « Ce que nous avons atteint ces deux derniers mois est très spécial, souligne Dubé. Mais je pense que les gars ont mérité ce record.»

Le record de matches gagnés sans perte de points (matches nuls hier, prolongation ou tir aux buts aujourd'hui) est détenu par Lugano avec 15 victoires consécutives lors de la saison 88-89. Ce n'est pas tellement le souci de Dubé, qui se projette sans doute plus loin au temps des play-off pour effacer le mauvais souvenir de l'élimination brutale en quarts de finale contre Genève-Servette. «Il y a encore un long chemin à faire», dit-il avant de lâcher une phrase qui doit sembler être de la fiction pour les fans fribourgeois: «Un jour, nous allons à nouveau perdre des matches.»

ssch, ats