Roman Josi est entré dans une nouvelle dimension en NHL. Le Suisse, lauréat en 2020 du «Norris Trophy» récompensant le meilleur défenseur de la Ligue, a encore progressé.
Josi traverse une période particulièrement faste. Le Bernois a inscrit des points lors des neuf matches joués au mois de mars, accumulant 22 points (3 buts/19 assists) dont 13 (2/11) sur les quatre dernières parties.
Dans la longue histoire de la NHL, Roman Josi n'est que le sixième défenseur à atteindre le cap de 75 points après 60 matches de saison régulière. Les derniers à avoir réussi une telle récolte étaient Paul Coffey et Al McInnis lors de la saison 1990/1991.
Le défenseur bernois a aussi d'ores et déjà dépassé la meilleure marque d'un Suisse en saison régulière, établie par Timo Meier en 2018/19 (66 points). Josi est aussi désormais le Suisse à avoir joué le plus de rencontres en NHL, avec 821.
Beaucoup appris de Mark Streit
Mark Streit, l'ancien recordman du nombre de matches, a été «un immense exemple» pour Josi, de son propre aveu. Pour arriver à un tel niveau, il faut beaucoup de discipline et d'orgueil. Le talent ne suffit pas. «Chaque jour, il faut trouver un moyen de s'améliorer. C'est ce que faisait Streit, et j'ai appris de lui puisque j'ai eu le privilège de m'entraîner en sa compagnie», explique le capitaine des Nashville Predators.
Et malgré ses performances louées de toutes parts, Josi estime avoir encore beaucoup de choses à améliorer. «A mon âge, il est aussi très important de bien récupérer, je l'ai constaté. Je ne peux plus simplement entrer sur la glace», explique-t-il.
A bientôt 32 ans, Roman Josi fait partie des joueurs les plus expérimentés de son équipe. Seuls trois de ses collègues sont plus vieux que lui. «Tout passe si vite. Le temps où j'étais l'un des plus jeunes me semble si proche. Mais cela change quand tu te retrouves soudain parmi les plus anciens. L'important est de donner le bon exemple. Les jeunes regardent ce que font les plus âgés dans des situations où eux ne savent pas comment se comporter. C'était pareil pour moi avant, chaque jeune joueur traverse cette phase.»
Cinquième saison comme capitaine
Josi dispute sa cinquième saison comme capitaine des Predators. A-t-il changé dans sa manière de remplir cette tâche ? «Un peu sans doute. Chaque saison apporte de nouveaux défis. J'ai certainement appris à mieux savoir m'y prendre pour accepter les hauts et bas avec l'équipe», dit-il.
Mais il y a un élément essentiel. «Ce qui est décisif, c'est de rester soi-même et d'avoir une ligne de conduite et de s'y tenir. Moi qui suis un type calme, personne ne me prendrait au sérieux si je commençais à brailler dans le vestiaire. Je me fie beaucoup à mes intuitions.»
Constance
Nashville est en bonne position pour se qualifier pour les play-off. La clé est de conserver un esprit d'équipe intact pour y parvenir. «Il est important d'avoir un respect mutuel avec chacun, mais aussi de demander beaucoup.»
La constance est évidemment aussi un facteur décisif, avec 82 matches de qualification, ce qui peut poser des problèmes surtout aux jeunes. «L'attitude doit être que chaque match compte et qu'il ne faut pas se relâcher après une bonne performance. C'est ce qui est difficile parfois avec les jeunes», remarque Josi. Mais après chaque rencontre, gagnée ou perdue, il s'agit de trouver la bonne balance émotionnelle.
Priorités changées
En dehors de la glace, tout va bien aussi pour le Suisse. Il va devenir père pour la deuxième fois cet été. Son premier fils a un peu plus d'un an. «Les priorités ont peu changé», glisse Josi. «Quand je rentre à la maison, c'est égal si le match a été bon ou pas. Je profite beaucoup de ma famille.»
Cet équilibre explique peut-être pourquoi ses statistiques sont meilleures que jamais. S'il maintient sa moyenne actuelle de 1,25 point par match, il bouclera la saison avec 100 unités. Une telle marque n'a été atteinte en NHL par des défenseurs qu'à cinq reprises. Roman Josi est bien dans une nouvelle dimension.
ATS