Sven Bärtschi «Je ne me sentais pas bien du tout»

sfy, ats

28.9.2022 - 13:59

Un assist en six matches, le bilan est maigre pour le nouvel attaquant du CP Berne Sven Bärtschi, de retour d'Amérique du Nord. Mais il a appris à rester zen, et à relativiser.

Après avoir presque tout vécu en Amérique du Nord, Bärtschi ne s’affole pas avec le CP Berne.
Après avoir presque tout vécu en Amérique du Nord, Bärtschi ne s’affole pas avec le CP Berne.
KEYSTONE

Le 24 octobre 2018 fut un jour cruellement décisif dans la vie de Sven Bärtschi, alors joueur des Vancouver Canucks. Il subissait une commotion cérébrale pour la «quatrième ou cinquième fois» lors d'un match contre les Vegas Golden Knights. Il fit son retour à la fin du mois de décembre, mais rechuta début février.

«Je ne me sentais pas bien du tout, émotionnellement et mentalement», se souvient Sven Bärtschi dans un entretien avec l'agence de presse Keystone-ATS. Il a alors été confronté à des crises de panique et a souffert de dépression, ce qui l'a poussé à recourir à un psychologue. «J'ai dû me donner du temps, cela m'a peut-être coûté ma place dans l'équipe la saison suivante».

Irrespect

Quoi qu'il en soit, après une bonne préparation, le no 13 de la draft 2011 de NHL ne s'attendait pas à vivre ce qu'il a vécu à l'entame de l'exercice 2019/20, après avoir tout de même réussi 14 points en 26 matches en 2018/19. Mais il a compris ce qui allait lui arriver lorsqu'il a été convoqué par le manager général des Canucks.

Sven Bärtschi a été traité de manière irrespectueuse, alors qu'il avait auparavant marqué 66 buts et délivré 70 assists en 288 matches pour Vancouver. «Avec le temps, sa situation n'était plus respectée par le management, qui a perdu patience et l'a oublié dans un fond de tiroir», raconte son manager André Rufener.

Et il n'est plus sorti de ce tiroir. Durant les deux dernières années de son contrat avec Vancouver, Sven Bärtschi n'a ainsi joué que six matchs de NHL. Il voulait se donner une dernière chance, mais ne l'a pas non plus obtenue dans l'organisation des Vegas Golden Knights avec un seul match joué en NHL en 2021/22.

«De nos jours, on fait appel à de plus jeunes joueurs, c'est la réalité. Il est difficile de rester longtemps dans cette Ligue», lâche Sven Bärtschi, qui a contacté André Rufener dès le milieu de la saison 2021/22 afin de négocier un contrat avec Berne. «Je venais regarder les matches ici quand j'étais gamin», sourit-il.

Des débuts tonitruants en NHL

Parti en Amérique du Nord en 2010, le natif de Langenthal, qui aura 30 ans le 5 octobre, dispute sa première saison dans l'élite suisse. Il avait fait ses débuts en NHL le 9 mars 2012, sous le maillot des Calgary Flames qui l'avaient repêché en 2011. Des débuts remarqués, puisqu'il avait inscrit trois buts dans ses quatre premiers matches.

C'était alors la «Svenmania» à Calgary. Bärtschi se souvient: «L'entraîneur Brent Sutter m'avait dit +Je sais que tu n'es pas un joueur de NHL, vas-y et mets les gaz+».

Mais la saison suivante, Bob Hartley a repris le poste de coach principal des Flames. Les deux hommes n'étaient pas sur la même longueur d'onde. «Quand il n'aime pas quelqu'un, Hartley lui rend la vie très difficile», raconte Sven Bärtschi, à qui l'on avait très vite reproché de n'être qu'un joueur offensif.

«Bien sûr, je devais apprendre à défendre. Mais c'est un long processus, et ils ne m'ont pas laissé le temps», regrette le Bernois, pour qui il n'était toutefois pas question d'abandonner. Sa persévérance a été récompensée en mars 2015 lorsqu'il a pu rejoindre Vancouver, où il a vécu de bons moments avant cette commotion cérébrale qui a tout changé.

L'aide de la méditation

Sven Bärtschi espère aussi vivre des moments forts avec le Berne. La patinoire plus grande lui «profite en fait, car j'aime avoir de l'espace». Les choses ne se sont pour l'heure pas déroulées comme il le souhaitait, avec un seul point réussi en six matches. Mais il ne se laisse plus déstabiliser, notamment grâce à la méditation. Il a vécu trop de choses en Amérique du Nord pour cela.

sfy, ats