Hockey sur glace Un brin d'arrogance pour la Suisse pour voir plus loin

ck, ats

8.5.2023 - 15:38

Souveraine lors du tour préliminaire puis en échec en quarts de finale malgré de grands espoirs : voilà la description des trois derniers tournois mondiaux de la Suisse. Cela doit changer grâce à une pincée d'arrogance.

Patrick Fischer : «Nous ne voulons pas griller nos forces dès le début.»
Patrick Fischer : «Nous ne voulons pas griller nos forces dès le début.»
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Keystone-SDA, ck, ats

Patrick Fischer semble devenir un peu mal à l'aise. «Peut-être que cela sonne-t-il comme un peu arrogant», lâchait le coach national suisse très confiant après le tournoi de Brno. Mais ce que dit Fischer fait sens.

Ce sont les grandes puissances du hockey comme la Suède, la Finlande ou le Canada qui ont fixé le cap. Pour eux l'objectif n'est pas de dominer la phase de groupes, mais une évidence. Le focus est complètement fixé sur le succès dans la phase à élimination directe et cela sera également le cas pour la première fois pour la sélection helvétique.

Retour à la réalité brutal

La participation à l'Euro Hockey Tour et les deux victoires à Brno contre la Finlande et l'équipe hôte de Tchéquie – pour la deuxième fois cette saison contre les mêmes adversaires – ont montré que la Suisse s'est rapprochée des grandes nations. Et surtout la marge de sécurité sur les nations à l'arrière s'est agrandie.

La domination sur la glace en fait partie. Ce ne sont plus des batailles défensives avec l'espoir d'un coup heureux. Aussi bien contre la Finlande que contre la Tchéquie, les Suisses ont clairement plus tiré au but, même si ce n'est pas encore avec l'efficacité nécessaire. L'année dernière, la sélection de Fischer a réussi un parcours parfait en préliminaire avec sept victoires. Tout ça pour échouer 3-0 contre les Etats-Unis en quarts de finale avec un retour à la réalité brutal.

C'est pourquoi Fischer a décidé de changer sa façon de voir, quitte à paraître arrogant comme les grandes nations. «L'année dernière, nous avons brûlé nos munitions trop tôt», explique le Zougois de 47 ans. Cette fois-ci, nous avons planifié l'entier de la préparation pour que nous arrivions en forme au cours de la deuxième semaine.»

Les Suisses ont tenu compte d'un calendrier favorable qui leur permet d'affronter la Slovénie, la Norvège et le Kazakhstan pour lancer son tournoi. Des nations qui n'appartiennent pas au top 10 mondial, la Suisse est septième. «Nous ne voulons pas griller nos forces dès le début, si nous ne sommes pas obligés.» C'est la leçon tirée du tour de qualification souverain de l'an dernier.

«Nous avons tanné les joueurs avec cela pendant la préparation», révèle Fischer. C'est aussi une raison pourquoi la Suisse est enfin monté dans les tours ce dernier week-end. Les performances modestes contre la France (2-1) et la Lettonie (1-5) ont, certes, énervé, mais elles faisaient partie d'un contexte général.

Des renforts attendus et espérés

La Suisse s'envolera pour Riga mercredi soir avec vingt-cinq joueurs (3 gardiens, 8 défenseurs et 14 attaquants), mais tous les joueurs ne seront pas inscrits. On espère toujours un ou deux renforts supplémentaires de NHL selon le déroulement des séries.

Pour Denis Malgin, qui doit évoluer au centre de la première ligne, l'affaire semble conclue. Pour Kevin Fiala, la décision des Los Angeles Kings est attendue jusqu'à dimanche prochain. De son côté, les chances de voir Roman Josi sont pratiquement nulles en raison de sa commotion cérébrale. Les New Jersey Devils pourraient fournir un imposant trio de NHL avec Nico Hischier (centre), Jonas Siegenthaler (défenseur) et Akira Schmid (gardien) en cas de faux-pas contre Carolina (1-2 dans la série). La Suisse pourrait commencer à Riga avec trois lignes d'attaque ou trois duos défensifs.