L'IIHF a protesté mardi contre la décision de la mairie de Riga de remplacer le drapeau bélarusse officiel par celui qu'utilisent les opposants au régime en place lors du Mondial 2021. En vain.
La veille, le Bélarus a ordonné l'expulsion de l'ambassadeur de Lettonie et de l'ensemble du personnel de l'ambassade à Minsk, accusant Riga d'avoir changé ces drapeaux, ce à quoi la Lettonie a répondu par une mesure identique.
Dans un communiqué, l'IIHF a refusé son "accord avec les mesures prises la veille par le maire de Riga et le ministre letton des Affaires étrangères pour utiliser le drapeau d'un pays participant au Championnat mondial de hockey sur glace 2021 de l'IIHF comme un message politique".
Selon la Fédération "les actions du gouvernement bélarusse sont distinctes de celles des joueurs qui concourent sous le drapeau bélarusse lors de ce tournoi". Au cas d'une réponse négative de la mairie, l'IIHF a demandé au maire de Riga de "retirer d'urgence" le drapeau de l'IIHF ainsi que celui du Championnat du monde, rappelant qu'il s'agit d'"une organisation sportive apolitique".
"J'ai fait mes choix et nous allons procéder au retrait des drapeaux IIHF, a riposté le maire Martins Stakis sur son site Facebook. Nous ne pouvons pas oublier qu'à quelques centaines de kilomètres à peine, un avion de l'UE est détourné, des personnes sont torturées et tuées."
La mairie a appliqué ces décisions au lendemain de l'interception par le Bélarus d'un avion de ligne et l'arrestation d'un journaliste d'opposition qui se trouvait à bord. Le maire a accusé le régime bélarusse de "commettre des crimes et se comporter en bandit au niveau national et international". M. Stakis a assuré que les drapeaux bélarusses étaient toujours "présents" mais qu'il s'agissait des "drapeaux blanc-rouge-blanc du Bélarus libre", à la place des rouge-vert qu'il a considérés comme "drapeaux Loukachenko".
Le Championnat du monde 2021 de hockey sur glace qui a débuté vendredi à Riga devait initialement être organisé conjointement par Riga et Minsk. Le tournoi n'a finalement lieu qu'en Lettonie, suite à la répression meurtrière par le régime autoritaire d'Alexandre Loukachenko des manifestations de masse après sa réélection controversée en août 2020.