Comme d'autres clubs de National League, Fribourg-Gottéron veut faire davantage confiance aux jeunes. Et cette saison, trois garçons pourraient bien imiter Sandro Schmid, révélation de la saison passée.
Une nouvelle patinoire et des nouveaux visages, 2020 sonne comme l'année de la modernité à Fribourg. Après avoir eu de la peine à trouver des successeurs à des figures tutélaires telles que Julien Sprunger et Andreï Bykov, le club de St-Léonard semble opérer une cure de jouvence. Au soir de la première journée de championnat, ce sont potentiellement trois jeunes joueurs qui pourraient faire leurs débuts sous le maillot des Dragons: Jordann Bougro (22 ans), Gaëtan Jobin (19 ans) et David Aebischer (19 ans).
«On cherche des jeunes qui sont capables de pousser les vétérans, explique l'entraîneur Christian Dubé. Cela ne se fera pas du jour au lendemain, mais il y a quelque chose à faire. Il faut y aller par étapes. La chance pour eux, c'est que l'on ne dispose pas d'un gros contingent compte tenu de la situation. Je ne mets de pression sur personne et il y a des postes à gagner.»
L'émergence de Sandro Schmid
Comme Genève et Davos la saison dernière, Fribourg veut donc donner du temps de glace à ses jeunes pousses. Car le meilleur moyen de convaincre les jeunes de rester, c'est en les faisant jouer. Les Dragons n'ont plus envie de voir un Andrea Glauser partir chercher du temps de jeu et des responsabilités à Langnau pour être sélectionné par la suite par Patrick Fischer en équipe de Suisse.
L'émergence de Sandro Schmid la saison passée a d'ailleurs prouvé que le talent n'attend pas. Hormis deux parties en Swiss League du côté d'Ajoie, celui qui a passé trois saisons en Suède à Malmö s'est fait sa place au sein de l'effectif de Christian Dubé, inscrivant notamment 10 points lors de ses 17 derniers matches.
Jordann Bougro, un centre français à licence suisse passé par Lausanne avant d'aller deux saisons à Zoug Academy, semble le plus près d'une place de titulaire au sein de l'équipe de Christian Dubé. Ennuyé par une vilaine blessure au dos contractée en octobre, le Niçois est revenu avec de solides intentions pour inscrire finalement 17 points en 22 matches, ainsi que 8 unités en quatre matches dans le tour contre la relégation.
Centre de petite taille, Bougro coche pourtant les cases du hockey moderne. «Il a une très bonne intelligence de jeu, glisse son coach. Il sait s'adapter. Son challenge en National League sera d'assurer défensivement, surtout s'il évolue avec des joueurs qui aiment attaquer.»
Se faire sa place
Si la perspective de voir des jeunes du mouvement juniors représenter le club au plus haut niveau fait saliver les fans, il ne faut pas perdre de vue que la marche est haute entre le hockey juniors et l'élite suisse. «La place n'est pas donnée, confirme le défenseur David Aebischer. Je repars presque à zéro en étant avec des hommes qui ont beaucoup d'expérience et qui sont passés par la NHL ou la KHL. Tout le monde se bat pour une place. Mais le coach a bien montré qu'il se moquait de l'âge, tant que tu fais ce qu'il faut pour satisfaire ses exigences.»
Revenu de Gatineau après deux saisons en Ligue de Hockey Junior Majeur du Québec, celui qui partage le même nom que le premier vainqueur suisse de la Coupe Stanley affiche une certaine ambition: «Quand j'ai signé mon contrat, c'était pour jouer en National League, alors je ne pense pas trop à ce qui pourrait se passer si je ne fais pas l'équipe. Je me concentre sur Fribourg. Mon but, c'est de jouer top 6 et aussi la deuxième unité de power-play. Je pense que je peux avoir ma place.»
Flexibilité financière
L'ascension de Sandro Schmid permet aux jeunes d'y voir un peu plus clair. «Je pense que tous les jeunes regardent Sandro au vu de son développement la saison passée, glisse Aebischer. On peut s'inspirer de lui.» Lui aussi rentré du Canada après une expérience d'une saison, Gaëtan Jobin apprécie l'émulation entre les jeunes: «Il y a de la concurrence, mais on n'y pense pas trop. Ca fait plaisir d'avoir plusieurs jeunes dans l'équipe, on s'adapte plus facilement. C'est une sorte de soutien. Si j'ai des questions, je peux les poser à Sandro. Lui et David me tirent vers le haut.»
Christian Dubé sait que la bonne tenue de ses nouveaux lui apportera une flexibilité appréciable sur le plan financier puisque ces jeunes garçons ne commandent pas encore des salaires de cadres. Et le Canado-Suisse de conclure: «On veut travailler avec eux. On voit qu'un Sandro Schmid a pris du galon. Ils ont un rôle à jouer, c'est certain. C'est le but.»