Zoug est un champion logique. Le chemin pour y parvenir a toutefois été semé d'embûches lors de cette finale et c'est pour cette raison que ce troisième titre a plus de valeur que celui de l'année dernière.
L'EVZ est un exemple parfait de la manière dont on peut construire une organisation avec de l'argent, de la patience et de la prévoyance. Grâce à leur mécène Hans-Peter Strebel, Zoug a pu construire à Cham un centre d'entraînement ultramoderne, l'OYM. Aucun club sportif suisse ne travaille aussi méticuleusement selon les connaissances scientifiques les plus modernes. Les Zougois sont en passe de devenir une véritable dynastie du hockey helvétique.
Dans la phase finale du championnat, l'e groupe de l'entraîneur norvégien Dan Tangnes, âgé de 43 ans, a démontré une autre facette de ses qualités. L'année dernière, les Zougois ont surpassé les autres équipes à tous les niveaux. Après avoir gagné la saison régulière, ils ont dominé la finale 3-0 contre Genève-Servette.
Zoug est la première équipe de l'histoire du hockey suisse à renverser un déficit de 3-0 en finale des play-off. Cela rend ce succès encore plus précieux que les deux premiers titres de champion en 1998 et l'année dernière. Titré pour la septième fois, Leonardo Genoni n'a jamais perdu une finale.
En défense, les départs des trois joueurs les plus importants (Diaz, Alatalo, Geisser) ont été parfaitement compensés par Samuel Kreis et les deux Suédois Christian Djoos et Niklas Hansson. Comme l'année dernière, l'omniprésent capitaine Jan Kovar, Dario Simion et Grégory Hofmann, de retour d'un bref séjour en NHL, ont assuré la production offensive. Et lorsque Tangnes a cassé sa ligne de parade, Fabrice Herzog a parfaitement tenu son rôle.
Derrière tout cela, il y a bien sûr beaucoup de travail. «Sous pression, quand ton existence en dépend, c'est ce que tu fais dans ton subconscient qui décide, prêche sans cesse Tangnes. Les bonnes habitudes aident, mais il faut des années pour construire une culture d'équipe dans laquelle chacun prend la responsabilité de bien faire les petites choses.» Selon lui, c'est cette culture des habitudes qui fait les gagnants. Et ces dernières années, aucun club n'y est parvenu aussi bien que le club de Suisse centrale. A Zoug, il n'y a pas seulement l'argent, mais aussi une attitude parfaite. Les adversaires vont devoir s'y faire, Zoug est peut-être en train de créer une dynastie.