Les gymnastes Simone Biles, McKayla Maroney, Maggie Nichols et Aly Raisman vont témoigner mercredi au Congrès des ratés de l'enquête du FBI sur les agressions sexuelles commises par l'ex-médecin de l'équipe féminine des Etats-Unis, Larry Nassar. La commission judiciaire du Sénat l'a annoncé lundi.
Larry Nassar (58 ans) est en prison à vie. Il a été condamné à plusieurs lourdes peines en 2017 et 2018 pour des agressions sexuelles sur plus de 250 gymnastes, la plupart mineures, commises sur deux décennies au sein de la Fédération de gymnastique ou à l'Université d'Etat du Michigan où il travaillait. Simone Biles avait révélé en janvier 2018 faire partie des victimes.
Echec
La commission sénatoriale, qui se penchera sur «le manquement au devoir du FBI dans l'affaire Nassar», doit également entendre le directeur du FBI, Christopher Wray, et le chef de l'inspection générale du ministère de la Justice, Michael Horowitz.
Un rapport de l'inspection générale s'est montré très sévère envers le bureau local du FBI à Indianapolis, où le patron de la fédération de gymnastique avait le premier signalé les accusations contre l'ostéopathe en juillet 2015.
«Malgré la nature extraordinairement sérieuse des accusations et la possibilité que M. Nassar poursuive ses agissements, les hauts responsables du FBI à Indianapolis ont échoué à répondre avec le grand sérieux et l'urgence que (les accusations) méritaient, ont fait des erreurs nombreuses et fondamentales en y répondant et ont violé de multiples règles du FBI», conclut le rapport.
Enquête rouverte en 2016
Les policiers ont par exemple attendu plusieurs semaines avant d'interroger une des trois athlètes qui avaient accepté de témoigner, et n'ont jamais entendu les deux autres. Estimant qu'ils n'avaient pas assez d'éléments à charge pour inculper Larry Nassar, ils avaient ensuite clos l'enquête.
Cette dernière avait été rouverte en mai 2016 par le bureau du FBI à Los Angeles après un nouveau signalement de la fédération. Le scandale, le plus grand de l'histoire sportive américaine, avait éclaté au grand jour à l'été 2016 à la suite d'un article du quotidien Indianapolis Star.