Un procès devrait se tenir dans l'affaire de l'accident de l'artiste patineuse russe blessée lors d'une répétition de la cérémonie d'ouverture des JOJ 2020 de Lausanne. Alors que le Ministère public vaudois voulait blanchir les techniciens, le Tribunal cantonal exige un procès ainsi qu'un complément d'expertise.
«Le Ministère public a pris acte de l'arrêt de la Chambre des recours pénale (CREP) et a procédé dans le sens des considérants, notamment en ordonnant un complément d'expertise. Au terme de l'instruction, les quatre prévenus devraient donc être également renvoyés en jugement avec le mari de la victime», a indiqué vendredi à Keystone-ATS Vincent Derouand, porte-parole du Ministère public, confirmant une information de 24 heures. Sans doute pas avant 2025.
Le 7 janvier 2020, la patineuse de 35 ans Olga Sevastianova, domiciliée en Allemagne, se blessait grièvement à la patinoire de Malley. Tractée au-dessus de la glace alors qu'elle répétait un numéro pour la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ), elle était tombée de cinq mètres de haut. La Russe avait été admise au CHUV dans un état grave, son pronostic vital étant même un temps engagé.
Pas de perte d'équilibre
Depuis, elle a toujours nié la thèse de la perte d'équilibre, pointant du doigt des causes techniques. Elle avait déposé une plainte fin janvier de la même année.
Après une enquête pénale, le Ministère public a classé la procédure ouverte pour lésions corporelles par négligence à l'encontre de quatre techniciens de la société alémanique qui avaient pris en charge l'installation du treuil. Selon le procureur en charge du dossier, ces employés n'ont pas violé leur devoir de prudence. Egalement concerné, le mari avait, lui, installé le treuil.
Olga Sevastianova et son avocate ont refusé de voir les techniciens exemptés de toute poursuite pénale. Le Tribunal cantonal leur a donc donné raison. La CREP estime, en effet, que les techniciens doivent être jugés en raison des doutes qui règnent dans cette affaire.
«Il convient de renvoyer les prévenus en accusation, voire d'étendre l'instruction à d'autres responsables», cite le 24 heures. Selon le quotidien, pour les juges cantonaux, la question de la violation du devoir de prudence doit être examinée.