Le champion d'Allemagne Pascal Ackermann a apporté un nouveau succès, le 21e de la saison, à l'équipe Bora en gagnant au sprint la deuxième étape du Giro en Toscane.
A Fucecchio, une localité située à l'est de Pise, Ackermann s'est imposé nettement face aux autres sprinters. Le champion d'Italie Elia Viviani, quatre fois victorieux l'an passé, a pris la deuxième place devant l'Australien Caleb Ewan, le Colombien Fernando Gaviria et le Français Arnaud Démare, tous dominés dans la dernière ligne droite.
Pour Bora, la saison 2019 est d'une toute autre tenue que les précédentes, quand elle dépendait surtout de son chef de file Peter Sagan. Cette année, le Slovaque n'a gagné qu'une seule fois.
Mais le bilan d'ensemble de l'équipe allemande n'en est surtout pas affecté. Quand elle affichait un maigre total (5 victoires en 2017, 6 en 2018) à cette époque de l'année, elle n'en finit plus de faire mouche depuis quelques semaines. «C'est la troisième saison de l'équipe dans le WorldTour», a expliqué le champion d'Allemagne. «Elle s'est renforcée, structurée sur plusieurs plans. Avec les victoires, nous avons tous le moral.»
Cette fois, Ackermann, lancé à pleine vitesse avec un vent de 3/4 arrière, a imposé sa puissance. Viviani, quatre fois vainqueur l'an passé dans le Giro, a pris son sillage avec un léger temps de retard et a échoué à le remonter bien qu'il ait été chronométré à 72,1 km/h dans le sprint.
Les poncifs du maillot rose
A 25 ans, l'Allemand a réussi ses débuts dans les grands tours. Il a pris la suite de son coéquipier irlandais Sam Bennett (trois étapes du Giro 2018), qui avait fait part publiquement de sa déception de n'être pas retenu pour le Giro. Dès lors que son équipe est axée dans le Tour de France sur Sagan, inamovible maillot vert du classement par points.
Par coïncidence, l'arrivée d'Ackermann dans les grands tours survient quelques jours seulement après l'arrêt de carrière (pause ou retraite définitive ?) de Marcel Kittel, l'un des sprinteurs allemands les plus emblématiques. Ackermann, interrogé sur le sujet, a d'ailleurs souhaité «bonne chance» à son aîné qui a fêté samedi son 31e anniversaire.
«J'espère gagner trois étapes dans ce Giro. Mais cela ne veut pas dire que je vais gagner le prochain sprint», a ajouté le souriant Ackermann, qui n'en est qu'à l'orée de sa carrière (troisième saison chez Bora et dans le WorldTour). Pour sa part, Primoz Roglic a conservé le maillot rose après cette étape de 205 kilomètres, très pluvieuse dans sa partie initiale.
Le Slovène, avare de mots, a enchaîné les poncifs en conférence de presse: «Ce n'était pas une journée facile, il faisait froid en début d'étape et l'allure a été très rapide. (...) Demain, ce sera un autre jour avec le maillot rose. (...) C'est un plaisir de garder le maillot.» La copie conforme de ses déclarations au Tour de Romandie... Il avait pris le rose à la faveur de sa victoire samedi dans le très relevé contre-la-montre de Bologne. Le vainqueur de la Boucle romande avait écrasé la concurrence.
Lundi, le Giro poursuit sa descente vers le sud. La troisième étape, longue de 220 km, part de Vinci, 500 ans après le décès du grand Léonard, et arrive à Orbetello, toujours en Toscane. Le parcours, plat dans sa partie finale, avantage les sprinters qui auront une ligne droite de 400 mètres, près de la mer Thyrénienne, pour s'exprimer. Pour Viviani et consorts, le mot d'ordre est à la revanche.