Vainqueur sortant du Tour de Romandie, Adam Yates ne débarque pas en Suisse dans les meilleures conditions. Mais le coureur britannique peut compter sur une solide équipe UAE et son jeune coéquipier helvétique Jan Christen.
«L'année passée, ça s'est super bien passée, c'était génial de réussir à gagner la course. Cette fois, c'est un peu différent», confie Adam Yates lors d'une conférence de presse organisée dans un hôtel de Saint-Légier, où résidera son équipe tout au long de la semaine. Le grimpeur de 31 ans a en effet été pris dans une mauvaise chute au Tour des Emirats en février qui l'a tenu éloigné de son vélo durant près d'un mois.
De retour sur les routes lors du Tour des Abruzzes il y a deux semaines, où il a terminé au pied du podium juste devant le Jurassien Yannis Voisard (Tudor), le Britannique veut profiter de ce Tour de Romandie pour se jauger en vue de la suite de la saison. «Les deux contre-la-montre nous permettront de bien nous tester, cela devrait être une bonne semaine», lâche-t-il.
Parcours moins adapté
Il y a un an, Adam Yates avait assuré son succès en remportant l'étape-reine. «Le parcours me convenait davantage, avec ce contre-la-montre très difficile (réd: à Châtel-Saint-Denis). Celui de cette année n'est pas non plus tout simple, mais la bosse sera moins dure. La montée finale de samedi à Leysin est aussi plus longue et un peu moins pentue que celle de Thyon 2000 où j'avais gagné. Elle correspond moins à mon profil de grimpeur de 58 kg. Je préfère presque l'arrivée de la 2e étape», détaille-t-il.
Son expérience et son pedigree sur la course font de lui le leader naturel de cette formation UAE, certes privée de Tadej Pogacar mais malgré tout redoutable. «Nous avons plusieurs cartes à jouer avec notamment Pavel (Sivakov), Juan (Ayuso) et Jan (Christen) qui ont déjà gagné des courses cette année.»
Difficile donc d'imaginer voir ses coéquipiers l'attendre en cas de défaillance. «Tant que tu as les jambes et une bonne condition, ton rang dans l'équipe importe peu. Si l'un d'entre nous a l'opportunité de gagner, toute l'équipe se mettra à son service», affirme Yates.
Même si les meilleures jambes sont celles d'un coureur de 19 ans comme Jan Christen?"Je me vois plutôt dans le rôle d'équipier», répond le jeune Argovien. «Je vais essayer d'aider l'équipe cette semaine et j'espère que l'un d'entre nous sera sur la plus haute marche du podium.»
«Je le laisserai partir»
Vainqueur de sa première course chez les professionnels lors de ce même Tour des Abruzzes, Jan Christen a montré qu'il pouvait être redoutable sur des profils accidentés. «Il court à un niveau très élevé. La façon dont il a remporté cette étape, ce n'est vraiment pas facile à réaliser», relève Adam Yates.
Jan Christen aura sans doute à coeur de faire bonne impression à domicile. «J'ai une étape en tête, mais cela dépendra de l'équipe et du déroulement de la course», glisse-t-il. «Il lui suffit de demander poliment», rigole son coéquipier britannique. «J'aurai besoin de son aide mais s'il veut y aller, je le laisserai partir.»
C'est d'ailleurs ce qui s'est passé en Italie, où Christen s'est envolé vers la victoire. «Adam m'a dit que je pouvais gagner. Cela signifie beaucoup de choses que quelqu'un comme lui me dise cela et reconnaisse mes capacités», conclut fièrement l'espoir helvétique.