Le docteur Mark Schmidt, cerveau du réseau de dopage sanguin démantelé en 2019 lors de l'opération «Aderlass», est passé aux aveux mardi lors de son procès à Munich. Il affirme que le dopage était «à l'ordre du jour» pour les sportifs qui voulaient gagner.
Dans une déclaration lue par ses avocats, le médecin a affirmé avoir dopé des athlètes depuis 2012 et avoir agi par fascination pour le sport de haut niveau, beaucoup plus que par souci du gain financier. Il n'a pas dévoilé de noms de sportifs qui n'ont pas été déjà cités dans l'enquête. «Pourquoi je me suis décidé à pratiquer le dopage sanguin, je ne m'en rappelle plus, a-t-il dit à la cour. Le dopage est à l'ordre du jour si l'on veut réussir.»
Il assure aussi avoir agi avec le souci permanent de ne pas mettre en danger la santé des athlètes qu'il traitait – «c'était très important pour moi» – , essentiellement dans le ski nordique et le cyclisme, selon les éléments de l'acte d'accusation.
Le médecin s'est décrit comme un homme «fasciné par le sport de haut niveau», et non par l'argent: «Au final je ne faisais pas de bénéfices, j'ai toujours vu ça comme un hobby», assure-t-il, indiquant avoir demandé 5000 euros par an pour ses opérations de prélèvement et de réinjection du sang, et parfois touché des bonus lorsque les sportifs remportaient des courses ou des médailles.
Le Dr Schmidt, né dans une famille de sportifs et lui-même élève de sport-étude de ski alpin dans sa jeunesse, comparaît avec quatre complices, dont son père. Les audiences sont prévues jusqu'en décembre et le verdict devrait être connu avant Noël.
L'affaire avait éclaté publiquement le 27 février 2019, lorsque la police autrichienne a procédé à une spectaculaire descente sur le site des Championnats du monde de ski nordique, dans le Tyrol. Cinq athlètes ont été arrêtés sur le champ et Mark Schmidt a été interpellé le même jour par la police allemande à Erfurt, dans le cadre d'une opération baptisée par les enquêteurs «Aderlass» («saignée» en allemand).