Le Kazakh Alexey Lutsenko (Astana) s'est imposé en solitaire au sommet du Mont Aigoual au terme de la 6e étape du Tour de France. Les favoris pour le général n'ont pas bougé et le Britannique Adam Yates (Mitchelton) a donc conservé le maillot jaune.
Lutsenko faisait partie de l'échappée du jour qui s'était formée après 18 km seulement. Il a distancé ses derniers compagnons d'aventure à une quinzaine de km de l'arrivée, dans les pentes difficiles du col de la Lusette.
«Je connaissais très bien ce col. Je savais qu'à 80% de la montée, c'était le passage le plus raide. C'est là que j'ai tout donné», a expliqué le Kazakh. «Dans les derniers kilomètres, j'étais convaincu que j'allais y arriver. Quand j'ai entendu que Jesus Herrada était à 25 secondes, j'ai eu un moment de peur. Mais je me suis vite persuadé que j'allais le faire».
A l'altitude de 1560 mètres, les favoris sont arrivés groupés derrière Julian Alaphilippe qui a sprinté dans les derniers hectomètres, près de trois minutes après l'arrivée de Lutsenko. L'Espagnol Jesus Herrada, privé du titre de champion d'Espagne par un incident mécanique, a dû se résigner à la 2e place, à 55'' du vainqueur. Le Belge Greg Van Avermaet et l'Américain Neilson Powless ont suivi à plus de deux minutes.
Deuxième Kazakh à gagner une étape
Lutsenko, champion du monde espoirs en 2012, s'est imposé pour la première fois dans le Tour, à sa cinquième participation. Le protégé d'Alexandre Vinokourov, le patron de la formation kazakhe, a déjà gagné une étape de la Vuelta en 2017. Lutsenko a succédé à son sulfureux mentor qui est le seul coureur kazakh à figurer au palmarès des vainqueurs d'étapes dans le Tour.
Dans cette étape ensoleillée de 191 kilomètres, un groupe de huit coureurs (Roche, Herrada, Cavagna, Van Avermaet, Powless, Boasson Hagen, Oss, Lutsenko), formé dès la partie initiale, a compté jusqu'à six minutes et demie d'avance dans la longue traversée de la plaine. Mais il s'est présenté au pied du col de la Lusette avec un avantage réduit à 2'40 suite à une accélération de l'équipe Ineos du tenant du titre, Egan Bernal.
Sur les pentes de ce col cévenol inédit, aux 11,7 kilomètres présentant des passages raides, la formation britannique a ensuite adopté un rythme beaucoup moins soutenu, avec l'assentiment de ses rivales.
Yates satisfait
Adam Yates se montrait satisfait de sa première journée passée en jaune. «Oui, ça s'est bien passé. On a réussi à contrôler, mais c'était une échappée très forte avec de grosses pointures. Il ne fallait pas les laisser trop s'éloigner. Dans le final, la première ascension était très raide, trop dure pour tenter une grande offensive. Et la suivante, pas assez. Attaquer aurait gâché de l'énergie pour ne gagner que quelques secondes. J'ai préféré me préserver, comme beaucoup je crois», a estimé le leader.
Vendredi, la 7e étape, longue de 168 kilomètres entre Millau (Aveyron) et Lavaur (Tarn), ramène le Tour dans la plaine. Pour une nouvelle opportunité offerte aux sprinters, avant l'entrée dans les Pyrénées. Mais attention au vent et aux éventuelles bordures...