Affaire Williams Vaste enquête menée - Cinq policiers risquent des mesures

ATS

27.4.2022 - 13:57

Cinq policiers londoniens risquent des mesures disciplinaires après l'arrestation en juillet 2020 de l'athlète britannique Bianca Williams, a annoncé mercredi Scotland Yard. Une vaste enquête sur les discriminations raciales a été menée au sein de la police britannique.

La sprinteuse britannique Bianca Williams.
La sprinteuse britannique Bianca Williams.
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Keystone-SDA

La sprinteuse britannique noire de 28 ans et son compagnon portugais Ricardo Dos Santos, 27 ans, avaient été arrêtés le 4 juillet 2020 dans l'ouest de Londres tandis qu'ils étaient en voiture avec leur bébé de trois mois. Le couple avait été menotté et fouillé par la police, qui n'avait rien trouvé.

Des vidéos de l'arrestation partagées sur les réseaux sociaux avaient fait scandale. L'athlète avait accusé la police de l'avoir visée en raison de sa couleur de peau.

Les cinq policiers vont être convoqués devant une commission disciplinaire, a indiqué mercredi le Bureau indépendant sur le comportement policier (IOPC), organisme chargé des plaintes visant les forces de l'ordre. Un responsable de la police londonienne, Bas Javid, a indiqué «reconnaître la décision de l'IOPC dans cette affaire» et s'est dit «désolé pour la détresse que l'incident a causée à Mme Williams et M. Dos Santos».

Dans un communiqué, les avocats du couple ont salué la décision. Ils ont aussi appelé la police londonienne à réfléchir «à la culture de racisme qui est toujours une réalité au sein de l'organisation».

Dans le sillage de Black Lives Matter

L'IOPC avait lancé en juillet 2020 une vaste enquête sur l'ampleur des discriminations raciales au sein de la police britannique, dans le sillage du mouvement Black Lives Matter.

Dans le cadre des manifestations antiracistes déclenchées partout dans le monde par la mort de George Floyd, un Américain noir asphyxié par un policier blanc aux Etats-Unis, plusieurs cas de possibles violences policières contre les minorités avaient provoqué l'indignation au Royaume-Uni.

Mercredi, le maire de la capitale britannique a «salué l'enquête de l'IOPC et ses conclusions. Il est important (...) que ces policiers soient poursuivis le plus rapidement possible». Selon lui, l'affaire illustre le besoin «vital que le nouveau chef de la police londonienne ait un projet plus efficace pour s'attaquer aux graves problèmes au sein de la police londonienne».

L'ancienne cheffe de Scotland Yard, Cressida Dick, a annoncé en février sa démission dans la foulée d'un rapport accablant de l'IOPC pointant des comportements racistes, misogynes et discriminatoires au sein de ses équipes.