Les organisateurs de l'Ultra-Trail du Mont-Blanc (UTMB) ont appelé lundi à mener «des discussions ouvertes et constructives» pour «trouver des solutions», après les appels au boycott de l'Espagnol Kilian Jornet et de l'Américain Zach Miller, stars de la discipline.
«Nous croyons fermement en la valeur des discussions ouvertes et constructives pour trouver des solutions qui bénéficient à l'ensemble de la communauté», a précisé Catherine Poletti, présidente de l'UTMB Group, dans une déclaration transmise à l'AFP.
Le 9 janvier, l'entraîneur et traileur américain Martin Cox a diffusé sur son compte Instagram des captures d'écran d'un long mail, signé par les deux athlètes et envoyé aux meilleurs coureurs de la communauté. «La direction actuelle prise par l'UTMB, le groupe UTMB et Ironman nous inquiète», y écrivent Jornet, quadruple vainqueur de la course, et Zach Miller, 2e l'année dernière.
«Il y a une multitude de choses que nous pourrions pointer du doigt et qui sont préoccupantes mais, surtout, nous avons l'impression qu'ils ne gèrent pas leurs événements dans le meilleur intérêt du sport et des pratiquants», ont-ils dit, sans expliciter davantage.
Les deux hommes invitent les meilleurs athlètes de la discipline à «participer à une course différente» cette année. «L'absence des quinze premiers coureurs et coureuses sur la ligne de départ en dirait long. Cela leur ferait comprendre que nous ne sommes pas satisfaits», ont-ils estimé.
Contacté par l'AFP, l'entourage du coureur catalan, recordman de victoires sur l’épreuve Sierre-Zinal (9 succès), a confirmé l'authenticité du mail, précisant que la star ne souhaitait pas faire davantage de commentaire.
Une méthode qui dérange
Sur Instagram, l'entraîneur qui a diffusé les captures d'écran a dénoncé «l'hypocrisie» des deux coureurs, estimant que l'UTMB avait permis à «Jornet et d'autres pros» de profiter pendant longtemps de «l'argent généré par l'ultra-trail». «Cela me semble hypocrite de s'en détourner et d'essayer de rançonner la course», a-t-il ajouté.
Depuis quelques années, les critiques sur le développement à grande vitesse de cette course, créée en 2003 et accueillant des milliers de personnes chaque année, se sont multipliées. Des athlètes reprochent notamment aux organisateurs un prix d'inscription à la course reine jugé trop élevé - plus de 400 euros en 2024 - ainsi qu'une volonté de monopoliser le marché avec la création de nombreuses épreuves qualificatives partout dans le monde.
En 2023, la signature d'un partenariat entre l'UTMB et le constructeur automobile Dacia avait également donné naissance à une pétition signée par des traileurs, dont Kilian Jornet, dénonçant du greenwashing.
Depuis la diffusion des captures d'écran du mail, les organisateurs de l'UTMB ont pris contact avec Jornet et Miller «pour comprendre leur position et engager un dialogue direct», ont-ils expliqué à l'AFP. La 21e édition de l'Ultra-trail du Mont-Blanc doit débuter le 30 août à Chamonix.