Quatre ans après son doublé, Brooks Koepka s'est adjugé son troisième Championnat PGA dimanche à Rochester dans l'Etat de New York.
Son retour au sommet offre au circuit LIV, dont il est désormais membre, sa première victoire en Grand Chelem.
Vainqueur de l'épreuve en 2018 et en 2019, l'Américain de 33 ans rejoint ses illustres compatriotes Gene Sarazen et Sam Snead au rang des triples lauréats. Seuls Tiger Woods (4), Jack Nicklaus (5) et Walter Hagen (5) ont fait mieux.
«C'est incroyable de me retrouver aux côtés de ces noms prestigieux. Pour être honnête, je ne suis même pas sûr d'avoir rêvé, enfant, de gagner autant de fois, mais c'est la chose la plus cool que je puisse vivre», a réagi à chaud l'ancien no 1 mondial, qui compte désormais cinq Majeurs à son palmarès puisqu'il avait également remporté l'US Open en 2017 et 2018.
Cette fois, il a tenu bon dans la dernière ligne droite. Un mois après avoir flanché au Masters d'Augusta, au profit de Jon Rahm falors qu'il avait viré en tête à l'issue du 3e tour, Koepka a retenu la leçon à Oak Hill, baignant enfin sous le soleil plutôt que sous la pluie des trois premiers jours.
Scheffler de nouveau no 1
Auteur d'une solide carte de 67 (-3), après sept birdies à son actif et trois bogeys à son passif, il a totalisé -9 pour finalement devancer de deux coups le Norvégien Viktor Hovland, qui visait un premier sacre majeur, et Scottie Scheffler, en quête d'un deuxième après le Masters d'Augusta en 2022.
«Je me suis bien battu, mais Brooks a pratiqué un golf fantastique cette semaine et il a trop bien joué ce week-end pour que je puisse le rattraper», a déclaré l'Américain, qui a en effet réussi le meilleur score du jour (65) et se consolera avec la place de no 1 mondial chipée à l'Espagnol Jon Rahm.
«C'est fou, quand je repense où j'en étais il y a plus de deux ans. Tout ce qui s'est passé... Je suis tellement heureux là que je n'arrive pas à trouver les mots», a encore dit Brooks Koepka en recevant son trophée.
Ce succès vient en effet relancer une carrière mise à mal par une blessure à une hanche et une plus sérieuse à un genou, qui a nécessité des opérations, l'éloignant des greens entre 2020 et 2021. En février 2021, il avait pourtant goûté de nouveau à la victoire à l'Open de Phoenix, tout en continuant à souffrir sur les parcours du circuit PGA, qu'il fut un des premiers à quitter en juin l'an passé.
Huées
Comme les stars Dustin Johnson et Phil Mickelson, Koepka fut en effet un des premiers à rejoindre le LIV Golf, soutenu financièrement par l'Arabie Saoudite, dont l'émergence ne cesse depuis de fracturer le monde feutré de la petite balle blanche.
Comme un symbole, probablement bien amer au goût des ardents défenseurs du circuit nord-américain, il aura fallu que ce soit au PGA Championship, et non sur le Masters d'Augusta, l'US Open ou le British Open, que le circuit dissident jubile de voir un de ses membres lui rapporter un premier Grand Chelem.