La famille du jeune rugbyman international Medhi Narjissi, disparu au large de l'Afrique du Sud le 7 août, a réclamé mardi «des réponses» et «des coupables», disant attendre de l'enquête qu'elle fasse toute la lumière sur ce drame.
Après avoir été entendus mardi après-midi au commissariat d'Agen (Lot-et-Garonne), les parents du jeune joueur âgé de 17 ans, Jalil et Valérie, accompagnés de leur fille Inès, se sont exprimés devant la presse avec beaucoup d'émotion, se disant «détruits» et «dévastés». Ils se sont constitués partie civile, selon leur avocat Me Édouard Martial.
Cette conférence de presse était organisée trois semaines après la disparition de leur fils lors d'un déplacement de l'équipe de France U18 en Afrique du Sud organisé par la Fédération française de rugby (FFR).
«On leur a confié notre enfant mineur, on leur a fait confiance. (...) On veut des réponses, on veut des coupables», a déclaré la mère de Medhi Narjissi, très digne.
Le joueur du Stade toulousain, formé à Agen, a été emporté par de forts courants, alors qu'il participait à une séance de récupération sur la plage de Dias Beach, près du Cap de Bonne Espérance. Un coéquipier a en vain tenté de le secourir.
«Ce n'est pas un accident, ça été provoqué. Ils ont joué avec la vie de nos enfants», a accusé Jalil Narjissi, le père de Medhi, ancien rugbyman professionnel.
Lea famille s'est rendue sur place et a eu accès aux premières dépositions de l'encadrement de l'équipe de France recueillies par les enquêteurs sud-africains.
«C'est l'une des plages les plus dangereuses d'Afrique du Sud avec des vagues énormes», a fait valoir Jalil Narjissi. «C'est marqué partout que cette plage est dangereuse.»
«C'est le préparateur physique de l'équipe de France qui a pris la décision de les emmener là-bas. C'est incompréhensible», a-t-il dit, fustigeant un encadrement «catastrophique» où «aucun adulte n'a réagi» lorsque Medhi a été emporté.
La semaine dernière, l'avocat de la famille a saisi le parquet d'Agen en vue d'obtenir l'ouverture d'une procédure en «recherche des causes de la disparition».
«Le président de la FFR (Florian Grill), je ne l'ai eu qu'une fois par téléphone», a déploré Jalil Narjissi. «On aurait bien voulu le voir avec nous en Afrique du Sud. Il se déplace pour d'autres affaires (comme celle des rugbymen du XV de France interpellés en Argentine, NDLR) mais pour la mémoire de notre fils, il ne se déplace pas.»