Bastien Chalureau a réfuté lundi les accusations de racisme qui le visent pour tenter de mettre fin à la polémique entourant sa sélection en équipe de France pour la Coupe du monde. Il a été condamné pour des violences à caractère raciste il y a trois ans.
«Ce que je peux vous dire, c'est que j'ai avoué mes erreurs, que j'ai payé mes dettes et que je nie tout propos raciste», a affirmé le deuxième ligne de Montpellier, âgé de 31 ans, à Rueil-Malmaison où est basée l'équipe de France.
«On a discuté avec le staff de l'équipe de France: ils savaient depuis le début, la procédure est ancienne et connue par beaucoup de personnes. J'ai voulu m'exprimer devant vous pour m'adresser à tous mes coéquipiers, ma famille... (Il souffle) Ça ne touche pas que moi», a-t-il ajouté avant de fondre en larmes.
Chalureau, appelé vendredi pour pallier l'absence sur blessure de Paul Willemse, a été condamné en 2020 par le tribunal correctionnel de Toulouse à six mois de prison avec sursis pour des «faits de violence avec la circonstance que ces derniers ont été commis en raison de la race ou de l'ethnie de la victime». Il a fait appel de ce jugement.
La polémique a enflé depuis vendredi et World Rugby, l'instance suprême du rugby mondial, a réagi. «Le racisme n'a pas sa place dans le rugby», a assuré lundi le directeur général Alan Gilpin, tout en rappelant le principe de la présomption d'innocence. David Mendel, l'avocat de Chalureau, a précisé lundi que l'audience en appel aurait lieu en novembre à Toulouse, sans autre commentaire.
«Exemplaire» avec le XV de France
La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra avait également rappelé dimanche que «dans l'attente de la décision de justice définitive, chacun doit laisser la justice faire sereinement son travail, dans le respect de la présomption d'innocence».
Interrogé en conférence de presse dimanche, le capitaine des Bleus Antoine Dupont a affirmé que le «groupe n'était pas affecté» par la polémique et que Bastien Chalureau avait «toujours eu une attitude exemplaire, sur et en dehors du terrain».
Les faits remontent à fin janvier 2020. Chalureau est accusé par deux anciens joueurs de rugby de les avoir agressés après une soirée à Toulouse. «J'ai entendu une personne qui criait +Ca va les bougnoules ?+ Je me suis retourné et j'ai aperçu un gars costaud (...) Il continuait sans cesse ses insultes racistes. J'ai voulu me retourner et il m'a décroché un coup de poing de toutes ses forces dans la mâchoire», avait raconté l'un d'eux, Yannick Larguet, dans le quotidien régional La Dépêche du Midi.