Coup de théâtre à quatorze mois des JO de Paris: la présidente du comité olympique et sportif français (CNOSF) Brigitte Henriques a démissionné jeudi de son poste pour tenter de sauver une institution plongée dans la crise depuis plus d'un an et demi.
«Elle n'avait plus le choix», a réagi auprès de l'AFP un président de fédération présent dans la salle de la Maison du sport français lors d'une assemblée générale qui était très attendue et lors de laquelle Brigitte Henriques a annoncé sa démission.
«Je l'ai fait pour le sport français (...) et pour tous les Français qui nous regardent juste avant que le monde entier arrive», a-t-elle dit dans son discours de clôture devant les membres du CNOSF. «J'ai traversé des moments difficiles», a aussi confié Brigitte Henriques, avant de terminer dans les bras d'une de ses filles, applaudie par les membres de l'institution.
Les conflits et rivalités internes ont eu raison de l'ancienne vice-présidente de la Fédération française de football (FFF), 51 ans, en guerre ouverte depuis des mois avec son prédécesseur Denis Masseglia, et qui faisait face à un noyau d'opposants.
Après le discours en ouverture de la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, se disant soucieuse de «ramener la sérénité et l'intérêt collectif», la présidente s'est ensuite exprimée devant les membres du CNOSF.
Elle a détaillé le bilan de son action avant d'annoncer se démission qui sera effective le 29 juin, un scénario que peu avaient prédit, tant Brigitte Henriques avait répété ne pas envisager de démissionner malgré les nombreux épisodes de crises ayant émaillé sa mandature.
Intérim
La secrétaire générale de l'instance, l'ancienne escrimeuse Astrid Guyart, va assurer l'intérim jusqu'à l'élection d'un nouveau président «dans les trois mois à venir», précise un communiqué du CNOSF.
Cette démission devrait ouvrir une nouvelle page pour une institution secouée depuis plus d'un an et demi par de nombreuses turbulences, entre plaintes, menaces de plaintes, coups bas et révélations d'échanges de mails dans la presse...
L'éviction en septembre 2022 de l'ancien bras droit d'Henriques, Didier Seminet, avait déclenché cette crise profonde dont l'institution ne s'est jamais vraiment relevée.
Fin 2022, la présidente s'était mise en retrait pendant plusieurs semaines pour se reposer, très touchée par cette situation. Mais à son retour, le climat n'a pas évolué et il s'est même considérablement alourdi ces derniers jours avec l'annonce par Denis Masseglia d'un prochain dépôt de plainte au parquet national financier (PNF) pour abus de confiance visant la mandature de Brigitte Henriques.
Brigitte Henriques et Didier Séminet avaient porté plainte l'un contre l'autre, entraînant l'ouverture fin mars de deux enquêtes par le parquet de Paris et confiées à la police judiciaire parisienne.
Quelques heures après cette démission surprise, épilogue de mois de crise, le CIO généralement peu bavard, a officiellement demandé au mouvement olympique français de «se focaliser» sur les JO de Paris et de «cesser les conflits internes».