Cyclisme Küng, l'or en ligne de mire : «le tracé est presque trop simple»

ats

10.8.2023 - 17:11

Stefan Küng espère briller vendredi à Stirling lors du chrono des Mondiaux. Le Thurgovien, souvent placé mais jamais champion du monde, fait partie des quatre ou cinq favoris, mais la concurrence sera rude.

Stefan Küng espère briller vendredi
Stefan Küng espère briller vendredi
KEYSTONE

ats

Médaillé d'argent l'an passé, battu de trois secondes par le Norvégien Tobias Foss, Küng avait alors connu une grosse déception en Australie. Mais c'est du passé. «J'ai classé ça depuis longtemps», a déclaré le rouleur suisse âgé de 29 ans avant le rendez-vous de vendredi sur 47,8 km.

Küng est convaincu de pouvoir viser la médaille d'or sur les routes écossaises. «Je suis absolument prêt sur le plan physique», affirme-t-il. Cinquième dimanche d'une très difficile course en ligne, le Thurgovien a emmagasiné de la confiance, tout comme lors du succès des Suisses dans le chrono mixte. Il a disputé ces deux épreuves en guise de préparation pour vendredi.

Parcours presque trop simple

Le Suisse a reconnu le parcours, mais il n'a pas été impressionné. «Pour moi, le tracé est presque trop simple. J'aime bien quand il y a des changements de direction et de rythme dans un contre-la-montre», ce qui n'est pas vraiment le cas. Ces caractéristiques pourraient notamment convenir au Belge Remco Evenepoel et à l'Italien Filippo Ganna.

Mais Küng n'arrive pas en terrain inconnu. «A la maison, je me suis entraîné sur des routes où il n'y avait que deux virages en vingt minutes», dit-il.

Un autre Thurgovien sera au départ, en l'occurrence Stefan Bissegger (24 ans). Mais il ne se trouve pas au mieux de sa condition. «Je n'avais pas de bonnes jambes» lors de la course sur route, a-t-il reconnu. Mais il espère que le parcours de vendredi lui conviendra mieux.

Les Belges veulent se racheter

Dominés par Mathieu van der Poel dans la course en ligne, les Belges Wout van Aert et Remco Evenepoel ont une deuxième chance de décrocher de l'or aux Mondiaux. Ce n'est «absolument pas» une revanche, assure Evenepoel, délesté dimanche de son maillot arc-en-ciel par un Mathieu Van der Poel démoniaque à l'issue d'un parcours brutal qu'il a bouclé à la 25e place seulement.

Il n'empêche: le chrono de Sterling représente «une nouvelle chance par rapport à mes précédentes prestations aux Mondiaux du chrono où j'ai gagné des médailles», dixit Evenepoel. Le vainqueur de la Vuelta est bien plus qu'un spécialiste du contre-la-montre, mais il est excellent dans cet exercice où sa position ultra aérodynamique fait un malheur: onze victoires, dont deux encore cette année au Giro. Aux Mondiaux, il tourne autour avec une médaille d'argent en 2019, puis deux de bronze en 2021 et 2022.

Wout Van Aert en connaît un rayon lorsqu'il s'agit des places d'honneur. C'est peut-être injuste, vu son immense palmarès (9 étapes du Tour de France notamment), mais le Belge est de plus en plus renvoyé vers ses podiums sans victoire dans les plus grandes courses comme Paris-Roubaix ou le Tour des Flandres, surtout depuis que son éternel rival Van der Poel a commencé à les gagner toutes.

Aux Championnats du monde aussi, le nouveau père de deux enfants est passé souvent très près: deuxième en 2020 et dimanche de la course en ligne, deuxième du contre-la-montre en 2020 et 2021! Autant dire qu'il brûle de décrocher son premier maillot arc-en-ciel, quitte à ce que ce soit contre le chronomètre, dans une épreuve au lustre un peu moins clinquant que la route.

Ganna regonflé

Un autre favori s'appelle Filippo Ganna et il a également une revanche à prendre. Champion du monde du chrono en 2020 et 2021, l'Italien avait déçu l'an dernier à Wollongong et débarque le couteau entre les dents, après avoir gagné son sixième titre de champion du monde de poursuite dimanche sur la piste à Glasgow.

«Cela m'a regonflé», a souligné la machine à rouler italienne (23 victoires dans un chrono) qui devrait être particulièrement à l'aise sur la partie roulante du début du parcours long de 47,8 km et qui l'est moins dans la montée finale sur des pavés.

Le genre de final dont pourrait profiter Tadej Pogacar, engagé avec la Slovénie et qu'il serait dangereux d'oublier, même s'il ne fait pas partie des plus grands favoris.