Tokyo 2021 Tokyo 2021 : Etat d'urgence sanitaire pendant toute la quinzaine

ats

8.7.2021 - 11:38

8.7.2021 - 11:38

Le coronavirus continue de perturber la préparation des Jeux olympiques. Tokyo est à nouveau placée en état d'urgence sanitaire.

Le Premier ministre japonais a décrété l'état d'urgence durant toute la durée des JO.
Le Premier ministre japonais a décrété l'état d'urgence durant toute la durée des JO.
KEYSTONE

Le Premier ministre japonais Yoshihide Suga a annoncé un nouvel état d'urgence sanitaire à Tokyo face à l'augmentation des cas de Covid-19. Cette mesure restera en place pendant toute la durée des Jeux olympiques, qui doivent s'ouvrir dans deux semaines.

«Nous allons déclarer un état d'urgence à Tokyo», a déclaré M. Suga lors d'une réunion gouvernementale sur les mesures sanitaires, ajoutant qu'il durerait jusqu'au 22 août. Les JO sont prévus du 23 juillet au 8 août.

«Dans de nombreuses régions, le nombre de nouveaux cas (de Covid-19) a diminué, mais il continue d'augmenter depuis la fin du mois dernier dans la région du Grand Tokyo», a dit le Premier ministre. «Nous devons renforcer les mesures pour éviter que les infections ne se propagent à nouveau dans tout le Japon, compte tenu de l'impact des nouveaux variants», a ajouté M. Suga. Le variant Delta, plus infectieux, représenterait désormais environ 30% des cas au Japon.

Question cruciale

Cette annonce est intervenue quelques heures après l'arrivée à Tokyo du président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach. Dans la soirée, M. Bach doit participer en ligne – étant obligé d'observer une quarantaine de trois jours – à une réunion sur la question cruciale des spectateurs locaux aux JO.

Au Japon, les mesures d'état d'urgence sanitaire sont beaucoup moins strictes que les confinements imposés ailleurs dans le monde, limitant la vente d'alcool et obligeant les bars et restaurants à fermer plus tôt. Mais des restrictions concernent aussi le nombre de spectateurs à des manifestations culturelles et sportives, une question essentielle à deux semaines des Jeux olympiques.

La décision du gouvernement japonais devrait avoir une incidence sur la position des organisateurs des JO qui doivent fixer une fois pour toutes, en principe jeudi soir, le nombre de spectateurs éventuellement autorisés sur des sites lors des épreuves.

Mesures draconiennes

En mars, ils ont déjà interdit la venue de spectateurs de l'étranger, une première dans l'histoire olympique. Le mois dernier, ils ont fixé un plafond de 10'000 spectateurs locaux ou 50% de la capacité d'un site, selon le chiffre le plus bas.

Mais les organisateurs ont reconnu que ce nombre pourrait encore être drastiquement réduit, et que les JO pourraient même se dérouler à huis clos si la situation sanitaire s'aggravait. La présence ou non d'un public représente un casse-tête pour la billetterie. Un tirage au sort censé fixer un nombre réduit de spectateurs n'a cessé d'être repoussé.

Alors que l'archipel nippon a été relativement épargné jusqu'ici par la pandémie de Covid-19, avec environ 14'900 décès officiellement recensés depuis début 2020, son programme de vaccination a progressé très lentement. A peine plus de 15% de la population a été entièrement vaccinée jusqu'à présent et des experts craignent que le variant Delta ne provoque une nouvelle vague susceptible de submerger les hôpitaux du Japon qui a connu plusieurs états d'urgence sanitaires depuis l'année dernière.

Hostilité de la population

Le comité d'organisation s'efforce cependant de créer un certain enthousiasme pour ces Jeux plombés par la pandémie. Le relais de la flamme olympique, qui a été interdit sur la voie publique dans la majeure partie du Japon, se déroulera également à huis clos à partir de vendredi dans la capitale où des cérémonies très limitées sont prévues jusqu'aux Jeux.

Mardi, les organisateurs ont annoncé qu'ils demanderaient au public de «s'abstenir» d'assister au marathon et aux épreuves de marche à Sapporo, au nord du pays. Des sondages montrent qu'en raison des risques sanitaires, de nombreux Japonais restent hostiles à la tenue des Jeux, bien que l'opposition ait faibli ces dernières semaines.

ats