Cyclisme Cyclisme : impérial, Alaphilippe reste sur le toit du monde

ATS

26.9.2021

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26.9.2021

Il a douché l'enthousiasme de la foule belge ! Julian Alaphilippe a conservé son titre de champion du monde, dimanche, à Louvain, en terre flandrienne, en conclusion d'une journée mémorable pour le cyclisme français. De leur côté, les Suisses n'ont jamais pesé sur la course.

Julian Alaphilippe a conservé dimanche son maillot arc-en-ciel aux Mondiaux sur route.
Julian Alaphilippe a conservé dimanche son maillot arc-en-ciel aux Mondiaux sur route.
Keystone

Vainqueur en solitaire après avoir porté une attaque décisive à 17 kilomètres de l'arrivée, Alaphilippe est le premier Français à conquérir deux titres depuis le premier championnat du monde en 1927.

Derrière le chouchou du public français, habitué à porter le maillot jaune dans le Tour depuis 2019, le Néerlandais Dylan van Baarle a pris la deuxième place, à une trentaine de secondes, devant le Danois Michael Valgren. Le Belge Jasper Stuyven est resté au pied du podium (4e) dans cette course à l'immense succès populaire, tout au long du parcours de 268,3 kilomètres reliant Anvers à Louvain.

Alaphilippe, qui court d'ordinaire pour une équipe belge (Deceuninck), a surtout infligé une défaite majeure à l'équipe nationale belge qui a tout misé sur le grand favori, Wout van Aert, pour lequel Remco Evenepoel s'est transformé en équipier de luxe à l'opposé de son comportement aux JO de Tokyo.

La France à l'offensive

«Beaucoup de supporters étaient pour la Belgique et Wout van Aert dans le dernier tour, ils me demandaient de ralentir et ils n'avaient pas des mots très sympas, je tiens à les remercier, ça m'a donné encore plus envie d'appuyer fort sur les pédales», a relevé le champion du monde, qui a essuyé quelques larmes sur le podium de ce Championnat du monde qu'il avait abordé «détendu».

«L'équipe de France a rendu la course très dure», a constaté Evenepoel en saluant le comportement des «Bleus» de Thomas Voeckler, qui ont misé sur l'offensive pour éviter un sprint à leur désavantage.

Pour réussir, les Français ont enflammé la course, l'un des championnats les plus passionnants de ces dernières décennies, à... 178 kilomètres de l'arrivée. Avec Evenepoel -déjà- pour poursuivre l'effort de Benoît Cosnefroy et user l'équipe d'Italie et son leader, le champion d'Europe Sonny Colbrelli, qui ont chassé près d'une heure durant.

«Thomas Voeckler voulait qu'on lance les hostilités de loin», a expliqué Florian Sénéchal, neuvième à l'arrivée. «Le plan était que Julian attaque au feeling. Mais il était le seul à pouvoir tenir à ce rythme jusqu'au bout. Il était vraiment incroyable dans les bosses. Je voyais que Van der Poel et van Aert étaient à bloc mais ne parvenaient pas à suivre».

«Je me suis fait vraiment violence»

«J'avais la consigne de durcir la course, de voir ce qui allait se passer alors que Florian était concentré sur une arrivée au sprint», a confirmé Alaphilippe. «Mais je n'avais pas imaginé ce scénario-là», seul dans les 17 derniers kilomètres.

Alaphilippe, qui compte désormais 37 victoires à son palmarès, est parvenu à attaquer à plusieurs reprises. La première fois, à 58 kilomètres de l'arrivée, pour provoquer la sélection d'un groupe de favoris, ensuite pour faire mal à ses rivaux qui ont fini par s'incliner sur son dernier démarrage dans la côte de Saint-Antoine, au coeur de la ville de Louvain.

«Je me suis fait vraiment violence, je pensais à mon petit (Nino) dans le final», a déclaré le Français (29 ans), le compagnon de la consultante TV Marion Rousse, à propos de son premier enfant né en juin dernier.

Hirschi tombé et oublié

«C'était impossible de le suivre, je n'avais simplement pas les jambes», a reconnu van Aert. «Je suis humain», a ajouté le favori belge, qui avait terminé deuxième l'an passé à Imola (Italie) derrière le Français.

«Julian a adopté la bonne stratégie, a résumé Evenepoel. Il fallait piéger Wout en attaquant à plusieurs reprises. Car Wout est le plus rapide du monde sur un parcours comme celui-ci. L'équipe de France a fait ce qu'il fallait».

Côté suisse, Stefan Küng fut le dernier à accompagner les meilleurs jusqu'à une cinquantaine de kilomètres de l'arrivée. Il s'est classé au 41e rang à plus de 6 minutes. Pour Marc Hirschi, la course s'est rapidement arrêté sur une chute. Le Bernois souffre de grandes égratignures aux genoux et aux coudes. La voiture technique de la Suisse ne l'a pas vu sur le bord de la route et il n'a pu repartir car son vélo était inutilisable. Il est vrai que la chute du Bernois avait également échappé à la voiture du jury...