Carnet noir Davide Rebellin décède dans un accident de la circulation

ats

30.11.2022 - 16:16

L'Italien Davide Rebellin (51 ans) a perdu la vie dans un accident de la circulation. Il a été percuté par un camion lors d'une sortie à l'entraînement.

Davide Rebellin en 2016. (archive)
Davide Rebellin en 2016. (archive)
Getty Images

Keystone-SDA, ats

Rebellin avait pris sa retraite au terme de la saison 2022. Durant sa très longue carrière, il avait notamment gagné trois fois la Flèche wallonne (2004, 2007, 2009), Liège - Bastogne - Liège en 2004 et l'Amstel Gold Race la même année. Il avait aussi remporté des courses par étapes comme Paris - Nice (2008) et Tirreno - Adriatico (2001).

Vice-champion olympique à Pékin en 2008 avant d'être déchu de sa médaille d'argent, dont avait alors hérité le Suisse Fabian Cancellara, la carrière du coureur italien avait été ternie par des affaires de dopage. Rebellin a été percuté sur la commune de Montebello Vicentino, en Vénétie, par un camion qui ne s'est pas arrêté. Il est mort sur le coup.

Passionné, obstiné, ce petit gabarit au physique d'oiseau déplumé continuait ces dernières années à écumer les courses d'un niveau très respectable avec son équipe de troisième division. «Ma femme me dit souvent que je suis né pour pédaler. Je me vois pédaler la nuit aussi, pendant que je dors», a-t-il confié un jour dans une interview pour le site spécialisé Velo-Club.net. Il avait fini par dire stop il y a un mois à peine, à la Veneto Classic, après trente saisons de compétition.

Sur les réseaux sociaux, de nombreux coureurs ont rendu hommage à l'Italien qui aurait pu, pour beaucoup d'entre eux, être leur père. «Je ne peux pas y croire. Davide Rebellin était encore avec nous dimanche soir à Monaco et a même fêté sa longue carrière au dîner de gala» du critérium de Monte-Carlo, a réagi John Lelangue, manager général de l'équipe Lotto-Soudal.

«Infinie tristesse»

Christian Prudhomme, le directeur du Tour de France, se souvient lui aussi, ému, d'avoir serré la main de l'Italien à cette occasion. «Aujourd'hui est un jour d'infinie tristesse pour ceux qui aiment le cyclisme», ont réagi les organisateurs du Tour d'Italie.

Cette fin tragique scelle un destin qui, au-delà des victoires, a été frappé du sceau du dopage. Suspendu deux ans après un contrôle positif à l'EPO plusieurs mois après les JO de Pékin, Rebellin est devenu pour longtemps un personnage peu fréquentable pour le milieu.

Gagner le respect

«Cela m'a beaucoup gêné dans mon parcours», avait-il expliqué en 2016. «Après ma suspension, j'ai repris dans des petites équipes parce que j'avais la porte fermée partout, surtout dans les grandes formations.»

Au fil des ans, il avait cependant réussi peu à peu à décoller cette étiquette de paria pour gagner le respect à travers sa passion pour le cyclisme et sa gentillesse aussi.

Son extraordinaire longévité, l'Italien l'expliquait par son goût pour l'effort et l'entraînement, son hygiène de vie - pas de viande rouge, régime sans gluten - mais surtout sa passion intacte voire décuplée par les années.