Carnet noir Décès de l'ex-champion de boxe suisse Fritz Chervet

ATS

30.8.2020

La boxe suisse pleure son plus grand champion. Fritz Chervet est décédé samedi à Morat à l’âge de 77 ans, annonce Swiss Boxing.

Fritz Chervet était le plus populaire des boxeurs suisses de l'après-guerre.
Fritz Chervet était le plus populaire des boxeurs suisses de l'après-guerre.
Keystone

Même s’il ne fut pas le premier grand boxeur du pays – les Genevois Albert Badoud, Louis Clément et Maurice Dubois avaient conquis un titre européen dans l’entre-deux-guerres – , le Bernois a fait du noble art l’un des sports les plus suivis en Suisse dans les années septante.

Ses deux Championnats du monde des Mouches contre le Thaïlandais Chartchai Chionoi avaient suscité une immense passion dans le pays. Il avait perdu le premier à Bangkok le 17 mai 1973 sur un arrêt sur blessure et le second aux points en 15 reprises à Zurich le 27 avril 1974 dans un combat organisé au Hallenstadion et qui avait attiré 11'000 spectateurs. Selon Bertrand Duboux, présent lors de ce combat pour le compte de l’agence Sportinformation, ce verdict avait été un «véritable scandale».

Le palmarès de Fritz Chervet s’orne de 59 victoires, dont 25 avant la limite, contre 2 nuls et 9 défaites. Champion d’Europe à cinq reprises des poids mouche, il n’aura été égalé en Suisse que par Mauro Martelli qui a également conquis cinq titres continentaux.

Pour Bertrand Duboux, Fritz Chervet était «un petit Mozart du ring». «Il avait la boxe dans le sang. Il était d’ailleurs issu d’une famille de boxeurs, poursuit l’ancien spécialiste du noble art de la RTS. Je le voyais comme un artiste du ring, très rapide, capable de décrocher des séries magnifiques et doté d’un très grand sens de l’esquive. Il a, malheureusement, payé au prix fort un relatif manque de punch et il n’était pas vraiment un encaisseur.»

Couvé pendant près de dix-huit ans par Charly Bühler, Firtz Chervet a eu la chance d’évoluer durant l'âge d’or de la boxe. Après son dernier combat livré en 1978, son immense popularité qui s’expliquait également par ses origines fribourgeoises pour s’affirmer vraiment comme un boxeur des deux côtés de la Sarine n’avait toutefois pas fait de lui un homme riche. Il a ainsi mené une reconversion qui l’a conduit à occuper le poste d'huissier au Palais fédéral.

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