L'Américain Bryson DeChambeau tentera de conserver son titre à l'US Open dès jeudi à La Jolla, en Californie. Pour sa part, le vétéran Phil Mickelson, tout juste sacré à l'USPGA, essaiera d'y remporter le seul Majeur manquant à son palmarès.
D'un océan à l'autre, Mickelson connaîtra-t-il le même sort glorieux? Devenu il y a un mois le plus vieux vainqueur d'un tournoi du Grand Chelem, à 50 ans, à Kiawah Island (Caroline du Sud) sur les bords de l'Atlantique, «Lefty» (le gaucher) a un plus grand défi qui l'attend encore le long des rives du Pacifique, sur le parcours de Torrey Pines.
L'US Open le frappe en effet d'une malédiction, puisqu'en 29 participations, il a fini deuxième à six reprises! La dernière fois en 2013. Alors s'il veut compléter un Grand Chelem, comme seuls l'ont fait avant lui Tiger Woods, Jack Nicklaus, Gary Player, Ben Hogan et Gene Sarazen, il lui faudra sortir son meilleur golf et surtout tenir la distance.
Mickelson, qui fêtera ses 51 ans mercredi, peut nourrir quelques espoirs de réaliser l'exploit, puisqu'il va jouer «à domicile». Il s'est imposé à trois reprises à Torrey Pines, dans le cadre du Farmers Insurance Open, même si la dernière remonte à 2001, juste avant la rénovation du parcours.
Woods inspire DeChambeau
«Je suis convaincu que si je reste affûté mentalement, je peux être performant là-bas. Je vais donner mon maximum. Je sens que je joue bien et je sais que cela pourrait très bien être ma dernière vraie bonne occasion de gagner un US Open», a déclaré Mickelson. Il a mis toutes les chances de son côté en passant deux semaines sur place pour se préparer.
Grand absent de cette 121e édition, presque quatre mois après son grave accident de voiture qui lui a brisé la jambe droite, Tiger Woods avait remporté son troisième US Open à La Jolla en 2008, malgré une fracture de fatigue au tibia gauche. L'ombre du «Tigre» inspire en tout cas DeChambeau.
«Malgré les douleurs, l'agonie, il a lutté et lutté pour parvenir au sommet. C'est quelque chose d'insondable et cela m'a inspiré à travailler encore plus dur», a-t-il confié. Le no 5 mondial l'avait emporté en septembre 2020 à Winged Foot, près de New York, en imposant sa puissance aux drives, ce qui lui avait permis de s'approcher plus vite des greens où ses putts avaient fait merveille.
Cette stratégie pourrait avoir ses limites à Torrey Pines où les roughs (herbes hautes) peuvent être bien plus pénalisantes. «On va voir s'il est possible de frapper fort. Si ce n'est pas possible, alors je devrai changer ma dynamique et ma stratégie», a-t-il dit.
Rahm confiant
DeChambeau aura pour principaux concurrents, le no 1 mondial Dustin Johnson, certes pas dans la forme de sa vie, Collin Morikawa, Justin Thomas et son «meilleur ennemi» des greens, Brooks Koepka. Au-delà de leur notoire inimitié, alimentée sur les réseaux sociaux, ce dernier a prouvé qu'il sait briller à l'US Open, pour y avoir triomphé en 2017 et 2018, manquant de peu le triplé en 2019 (2e).
Autre concurrent à ne pas mésestimer, l'Américain Patrick Reed (no 9), lauréat du Masters 2018, et qui est le dernier à s'être imposé à La Jolla en janvier. «J'en garde évidemment de bonnes vibrations», a-t-il convenu.
Reste le cas Jon Rahm. L'Espagnol, no 3 mondial, sera bien présent après son contrôle positif au Covid-19 il y a dix jours. Mais dans quel état d'esprit? Une énorme frustration avait prédominé en apprenant cette nouvelle durant le Memorial, dont il avait dû se retirer du tableau, alors qu'il était largement en tête avec un dernier tour à disputer.
«Quand on ne frappe pas de balle pendant environ une semaine, c'est difficile d'attaquer un Grand Chelem juste derrière. Mais je reste confiant en ma capacité à vite retrouver la forme, j'ai gardé en mémoire tous les bons coups que j'ai pu faire» au Memorial, a-t-il assuré.