Un chrono avant la montagne: le Portugais Joao Almeida aborde en confiance le contre-la-montre de Valdobbiadene après avoir grignoté une poignée de secondes supplémentaires dans la 13e étape du Giro gagnée par l'Italien Diego Ulissi à Monselice.
Six secondes de plus ont porté l'avance d'Almeida, l'un des plus jeunes maillots roses de l'histoire, à 40'' sur le Néerlandais Wilco Kelderman, son suivant au classement, et à 49'' sur Pello Bilbao, champion d'Espagne du contre-la-montre.
«Ce sera difficile, je n'ai jamais fait un contre-la-montre aussi long (34,1 km)«, a estimé prudemment Almeida, pimpant à l'arrivée à Monselice. Le jeune Portugais, 22 ans, a échoué seulement d'une roue face à Ulissi dans le sprint qui a réuni 20 coureurs.
«Je suis un peu déçu, je voulais gagner l'étape», a déclaré le porteur du maillot rose. Son équipe (Deceuninck), avec le Danois Mikkel Honoré surtout, a roulé grand train dans les 10 derniers kilomètres, pour éviter le retour du Slovaque Peter Sagan, décroché dans le second des «murs» du final de cette étape.
Le champion de France Arnaud Démare, déjà vainqueur de quatre étapes, a été distancé à chaque fois. S'il a pu revenir la première fois, il a basculé à une cinquantaine de secondes au sommet de la seconde côte et a vite compris qu'il ne pourrait pas revenir à l'avant face à des adversaires résolus.
Ulissi, qui a provoqué la sélection définitive en attaquant dans la seconde montée, s'est réservé ensuite pour le sprint. Avec succès, puisque le puncheur toscan s'est imposé pour la deuxième fois, douze jours après sa victoire dans la deuxième étape à Agrigente (Sicile).
«J'avais confiance, je savais que j'étais en forme», a déclaré Ulissi qui, à 31 ans, l'a emporté pour la 8e fois dans le Tour d'Italie en 8 participations depuis 2011. Il s'est d'ailleurs empressé, après la ligne, de dessiner le chiffre avec ses doigts.
Pellaud fait le show
Côté suisse, Simon Pellaud avait une nouvelle fois animé la journée. Le Valaisan a fait partie encore une fois de la grande échappée de la journée. Elle lui a permis de prendre des points dans les sprints intermédiaires dont il est le nouveau leader. Il s'est également approprié la tête du classement de la combativité. Pellaud a lâché avant la première grande difficulté de la journée. Rejoint pas le peloton, il s'est arrêté et a... applaudi les coureurs avant de repartir comme l'ont immortalisé les caméras de la RAI.
La fièvre du Giro, qui était montée la veille en raison de la lettre du patron de l'équipe Education First (Jonathan Vaughters) suggérant l'arrêt de la course dimanche soir, avant la dernière semaine, en raison des cas de Covid-19, est retombée d'un cran dans cette étape. Provisoirement ? Cela dépendra probablement des résultats des tests pratiqués sur l'ensemble des équipes.
Selon la télévision publique italienne (RAI), aucun nouveau cas positif n'a été enregistré sur les premières formations contrôlées.
Pour la course, la lumière sortira maintenant des vignobles du Prosecco traversés par le contre-la-montre qui relie samedi Conegliano à Valdobbiadene, sur un tracé reprenant en partie le «chrono» de 2015 sensiblement plus long. L'Espagnol Alberto Contador avait assis ce jour-là son futur succès final.
Almeida se présente sans référence hormis sa deuxième place dans le contre-la-montre inaugural de Palerme, mais sur 15,1 kilomètres seulement, derrière le favori de la prochaine étape, l'Italien Filippo Ganna.
A l'inverse, Kelderman a déjà gagné quatre «chronos» dans sa carrière, le dernier en 2015, mais ses dernières performances se sont situées loin de ce niveau.
Bilbao, pour sa part, détient le titre national espagnol de la discipline décroché fin août (sur 45 km). Le Basque avait ensuite pris la 12e place du contre-la-montre de La Planche des Belles Filles dans le Tour de France.