Ditaji Kambundji Ditaji Kambundji: "Je suis vraiment fière de porter ce nom"

ATS

14.7.2020 - 07:04

«Mon nom ne surprendra personne en compétition. Mais je peux quand même créer la surprise quand je me trouve dans les starting-blocks.»

La hurdleuse Ditaji Kambundji, 18 ans donc 10 de moins que sa soeur Mujinga, rêve de faire elle aussi les gros titres. «C'est génial de pouvoir faire du sport en famille. Je suis vraiment fière de porter ce nom», lâche la «petite» dernière du clan. Elle n'échangerait pour rien au monde ce nom, même s'il pourrait évidemment être synonyme de pression supplémentaire pour elle dans les prochaines années.

Ditaji Kambundji n'imagine d'ailleurs pas une seconde pouvoir pratiquer un autre sport que l'athlétisme. «J'ai commencé très jeune. J'étais toujours aux côtés de mes soeurs (réd: Kaluanda, 29 ans, et Muswama, 27, sont également des sprinteuses de formation) sur leurs compétitions. Ca m'a influencée», sourit-elle.

Mais la médaillée de bronze du Festival olympique de la Jeunesse européenne 2019 suit son propre chemin. «Il y a trois ou quatre ans, j'avais songé à ne faire que du sprint pur. Mais je voulais continuer l'heptathlon, ce qui m'a poussée à travailler plus intensément le 100 m haies», raconte-t-elle.

«C'est là qu'est née ma passion pour les haies», poursuit Ditaji Kambundji, qui s'est confiée à Keystone-ATS au stade du Wankdorf, là même où elle a réalisé son nouveau record personnel le 27 juin (13''37). Elle avait déjà réussi 13''41 deux semaines plus tôt, alors qu'elle n'avait pas fait mieux que 13''92 jusque-là.

Mais comment lui est venue cette passion? «C'était une question de feeling bien sûr. Mais j'adore aussi le défi que constitue chaque obstacle. Il y a d'un côté le risque lié au franchissement des haies, mais de l'autre l'avantage de pouvoir sans cesse progresser», estime-t-elle.

Adrian Rothenbühler veille au grain

Ditaji Kambundji a d'ailleurs laissé de côté l'heptathlon – «on tirera un premier bilan en fin de saison» – afin de se consacrer aux haies depuis l'automne dernier. Elle s'entraîne désormais sous la férule d'un certain Adrian Rothenbühler, qui s'occupe également de Mujinga Kambundji.

«J'ai beaucoup travaillé sur le plan technique ces six derniers mois. J'espérais que cela paie, et je suis ravie que cela ait déjà été le cas. Ce record personnel, c'est un grand pas pour moi», se réjouit la Bernoise, qui s'entraîne plus intensément désormais. «C'est plus dur avec Adrian», glisse-t-elle.

«On voit qu'il sait ce qu'il a à faire. Ses conseils sont précieux», souligne Ditaji Kambundji, qui a aussi profité pleinement de la présence plus fréquente de Mujinga à ses côtés pendant le semi-confinement. «C'est très positif d'avoir pu m'entraîner avec elle et avec Muswama qui est rentrée de Londres», sourit-elle.

«Toujours le droit d'avoir des rêves»

A 18 ans, Ditaji Kambundji est – presque – aussi rapide que la 6e des Mondiaux 2015 Noemi Zbären au même âge. Mais pas question pour l'instant de se consacrer totalement à l'athlétisme. «Il y a l'école, l'athlétisme, les amis. En ce moment, j'ai besoin de cet équilibre», lâche l'étudiante du gymnase sportif du Neufeld.

La Bernoise s'entraîne actuellement deux heures par jour, cinq jours par semaine. Un rythme qui lui convient. «Mais je vais accorder progressivement plus d'importance à l'athlétisme, probablement dès que j'aurai ma maturité en poche», ajoute-t-elle. «On a tous envie devenir professionnels. Moi aussi. Ce n'est pas planifiable, mais on a toujours le droit d'avoir des rêves.»

Pouvoir vivre des Jeux olympiques en compagnie de Mujinga est-il l'un de ces rêves? «Ca serait incroyable de participer à Paris 2024 avec elle. Ca serait vraiment cool de me retrouver à ses côtés», lâche-t-elle le sourire aux lèvres. Et dès l'été prochain à Tokyo...? «On verra», tempère-t-elle forcément.

Ditaji Kambundji est sans doute consciente qu'elle devra réussir 12''84 pour décrocher son ticket pour les prochains JO. Des minima actuellement hors de portée pour elle, qui ne se fixe ni objectif ni limite chronométrique: «Plus vite je courrai, mieux ça sera. Mais j'ai l'avantage de pouvoir prendre mon temps pour progresser. Je ne vais pas brûler les étapes.»

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