Beachvolley Du changement pour les deux meilleurs duos suisses

ATS

23.3.2022 - 13:37

De nouveaux entraîneurs, une nouvelle technique, un nouveau nom: malgré leurs succès obtenus en 2021, les deux meilleurs duos suisses, Joana Heidrich/Anouk Vergé-Dépré et Tanja Hüberli/Nina Brunner, ne se reposent pas vraiment sur leurs lauriers.

Anouk Vergé-Depée et Joana Heidrich lors du match de huitième de finale aux JO 2020 à Tokyo
Anouk Vergé-Depée et Joana Heidrich lors du match de huitième de finale aux JO 2020 à Tokyo
Keystone

Keystone-SDA, ATS

Le début de saison ne s'est pas déroulé comme prévu pour les deux paires. Joana Heidrich/Anouk Vergé-Dépré, médaillées de bronze aux JO de Tokyo, se sont ainsi inclinées dès les 8es de finale d'un tournoi pourtant peu relevé au Mexique. Quant aux championnes d'Europe Tanja Hüberli/Nina Brunner, leur départ pour l'Amérique du Nord a été retardé par un test au Covid-19 positif pour Brunner.

Malgré un exercice 2021 particulièrement réussi, ces deux duos veulent continuer à se développer. Pour cela, les quatre femmes prennent quelques risques et se donnent de la peine. Elles perçoivent même finalement de manière positive le changement d'entraîneurs nationaux, qu'elles n'avaient pas souhaité.

De nouveaux stimuli

Heidrich/Vergé-Dépré sont désormais encadrées par le Grec Spiros Karachalios. «Normalement, on se sépare d'un entraîneur quand ça ne fonctionne pas bien. Si cela ne tenait qu'à nous, nous ne l'aurions pas fait», admet Joana Heidrich. «Mais il y a aussi de nouveaux stimuli, c'est une chance». Sa partenaire Anouk Vergé-Dépré ajoute en riant: «Il nous fatigue beaucoup».

Le changement n'est pas aussi important pour Tanja Hüberli et Nina Brunner. Christoph Dieckmann est resté à bord, il a simplement été rejoint par un autre Allemand, Fabian Tobias. De plus, les championnes d'Europe travaillent quelques jours par mois avec Markus, le frère jumeau de Dieckmann – et empruntent encore une fois délibérément de nouvelles voies.

«Nous voulions encore modifier certaines choses sur le plan technique», explique Tanja Hüberli. Il s'agit en premier lieu de séquences de mouvements. Ces nouveaux automatismes ne s'installent pas en deux mois. «Nous pensons sur le long terme», souligne la Schwytzoise de 29 ans. «Pour que nous ne soyons pas aussi fortes que possible cet été, mais dans trois ans».

Paris 2024 en ligne de mire

Pour les deux équipes, le grand objectif à long terme, ce sont forcément les Jeux olympiques de 2024 à Paris. Et pour Heidrich/Vergé-Dépré, les choses se sont déjà déroulées presque parfaitement l'été dernier à Tokyo, où elles avaient conquis le bronze olympique un an après s'être parées d'or aux Championnats d'Europe.

«Deux grands événements qui se sont déroulés de manière idéale, cela apporte de la satisfaction et de la confiance dans l'équipe», se réjouit Anouk Vergé-Dépré (30 ans). «Les gens nous reconnaissent beaucoup plus souvent et beaucoup nous félicitent», a pour sa part constaté Joana Heidrich (30 ans également).

Les Jeux de Tokyo ont en revanche constitué une grande déception pour Hüberli/Brunner. Mais pas spécialement en raison des résultats: «Nous ne nous étions pas dit qu'il nous fallait une médaille», se souvient Tanja Hüberli. «Mais nous n'avons jamais trouvé notre rythme à Tokyo», regrette-t-elle.

Notamment parce que leur deuxième match, prévu face à une paire tchèque, avait été annulé à la suite d'un test positif au Covid, et qu'elles avaient bénéficié de quatre jours de repos bien inutiles. «Nous avions surtout dû lutter contre le fait que c'était notre plus mauvais tournoi de l'année», souligne Tanja Hüberli.

Hüberli/Brunner avaient finalement échoué en 8es de finale face à... Heidrich/Vergé-Dépré, après avoir bénéficié de cinq balles de match. En revanche, elles avaient brillé un peu plus tard aux championnats d'Europe à Vienne, où elles avaient conquis l'or. «Vienne était la meilleure chose qui pouvait nous arriver», glisse Tanja Hüberli.

Trop peu de tournois

Cette année encore, les championnats d'Europe (en août à Munich) constitueront l'un des principaux temps forts, avec les championnats du monde (en juin à Rome) et le tournoi de Gstaad à domicile en juillet. A part cela, presque tout est nouveau sur le World Tour – désormais appelé Pro Tour.

Au lieu de la répartition de 1 à 5 étoiles, il existe désormais trois catégories de tournois: Elite16, Challenge et Futures. Sur le fond, c'est une bonne chose, estime Anouk Vergé-Dépré, qui est présidente du syndicat des joueurs: «Le système est plus clair et on peut regarder tous les matches sur Internet».

Mais, il y a un gros hic: il y a (encore) trop peu de tournois. Dans la catégorie la plus élevée, il n'y en a que neuf. «Ce n'est pas bon, parce qu'il y a trop peu de possibilités de s'aligner», analyse la Bernoise. D'autant plus que dans les tournois Elite16, seules 16 équipes sont autorisées à jouer au lieu de 32 jusqu'ici.

Madame Damien Brunner

Si les nouveautés rythment sa carrière de sportive, Nina Brunner doit aussi apprivoiser une nouveauté dans sa vie privée: depuis novembre dernier, la Zougoise de 26 ans elle est mariée au hockeyeur professionnel Damien Brunner, et ne s'appelle donc plus Betschart. «Moi aussi, je dois encore m'habituer un peu à ce nouveau nom», dit-elle en riant. «Mais je suis sûre que cela ira vite».