Cyclisme Elena Hartmann, policière et athlète aux Mondiaux de Zurich

ats

20.9.2024 - 19:25

Policière à temps partiel dans le canton de Zurich, Elena Hartmann vivra une expérience unique lors des championnats du monde à Zurich dimanche. Ses collègues sécurisent le parcours tout en l'encourageant.

Elena Hartmann participera ce dimanche aux championnats du monde.
Elena Hartmann participera ce dimanche aux championnats du monde.
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Keystone-SDA, ats

A Zurich, le grand événement mobilise toutes les forces de police. Prendre un week-end de congé ou des vacances est plutôt compliqué. Elena Hartmann en est pourtant dispensée. Celle qui a participé aux derniers JO est l'atout suisse en contre-la-montre après le forfait de Marlen Reusser, malade.

La policière passera devant ses collègues qui officieront sur le bord de la route. Elle ne pourra bien sûr pas s'arrêter pour les remercier. «Mais je me réjouis déjà de tous les encouragements, ils m'aideront à me dépasser», déclare cette Grisonne d'origine lors du rendez-vous médiatique à Kloten.

A chaque coin de rue sur le parcours de Gossau à Zurich, Elena Hartmann sera reconnue. Il y a deux ans, c'était le contraire. En 2022, la jeune femme de 33 ans, qui a changé d'orientation professionnelle, avait été appelée par Swiss Cycling pour intégrer le cadre des championnats du monde sur route et elle ne connaissait même pas ses coéquipières. «Quand je repense à tout ça, je me dis que c'est vraiment fou. De nobody, je suis passée à professionnelle. Tout est allé si vite.»

Une vocation tardive

Elena Hartmann s'est révélée sur le tard. En 2022, elle est devenue championne de Suisse du contre-la-montre à 31 ans. La Grisonne n'est venue au sport d'endurance qu'à 25 ans, parce qu'elle adorait le cyclisme en tant que triathlète. Depuis 2023, elle jouit d'un contrat professionnel et s'apprête à «professionnaliser ma vie de sportive amateure». Lorsque la Grisonne se remémore ses premières apparitions sur la scène internationale avec très peu d'expérience, elle avait en quelque sorte le syndrome de l'impostrice: «Je me sentais très mal à l'aise et je me demandais ce que je faisais là.»

Mais pour tracer sa route vers le chemin du professionnalisme, Elena Hartmann a foncé et s'est spécialisée sur le contre-la-montre. Elle participe aussi aux courses d'un jour et aux tours, mais ne se sent pas vraiment à l'aise. Les nombreuses chutes dans le peloton, dont elle est aussi régulièrement victime, n'aident pase. «Il y a du respect mais parfois aussi de la peur», concède-t-elle. Sur un contre-la-montre, elle se sent plus libre.

Elena Hartmann n'a pas le potentiel d'une Marlen Reusser. Une médaille n'est pas envisageable, même le top 10 sera difficile à atteindre. Elle était satisfaite de sa 17e place aux JO, malgré une chute dans un rond-point sur les pavés mouillés. «La montée à Zurich me convient, conclut-elle. Si je peux faire comme à Paris, je serai satisfaite.»

Par Hans Leuenberger