Jonathan Dubas fait tout pour vivre à fond le rêve olympique du 3x3 masculin helvétique. L'intérieur de 33 ans enchaîne entraînements à cinq avec son club de Vevey Riviera et séances de 3x3 avec le cadre élargi de Swiss Basketball. «Il s'agit d'une opportunité unique», lâche-t-il dans une interview accordée à Keystone-ATS.
Vous faites partie des joueurs devant concilier cette préparation au premier Tournoi de Qualification Olympique de 3x3 et le cinq. Est-ce que vous sentez une fatigue supplémentaire ?
«Je sens certainement la fatigue accumulée tout au long de la saison de cinq contre cinq, ce qui est normal vu mon temps de jeu avec Vevey Riviera (réd: plus de 35' par match). Mais on arrive à bien concilier les entraînements en club avec ceux de 3x3, parce que les différents coaches communiquent bien entre eux. Je dois trouver du temps pour me reposer, avec des semaines très compliquées. Mais je suis plutôt en forme. Le fait qu'on vit une bonne saison avec VRB, le fait qu'il n'y a pas beaucoup de matches où je suis passé à côté, montrent aussi que je suis prêt et que je peux gérer ce petit extra. Je suis vraiment impliqué en 3x3 aussi, et je suis dans le rythme.»
Comment se sont déroulées les discussions avec les dirigeants de Vevey Riviera, club dont vous êtes désormais aussi le directeur technique ?
«Le coach et le président de VRB voient bien qu'il s'agit d'une opportunité unique, même si le cinq contre cinq est forcément plus important pour eux. "Qui sommes-nous pour te dire de ne pas participer à un événement unique comme celui-ci ?", m'ont-ils dit. Au final, c'est donc aussi ma décision. On a essayé de faire ça le plus intelligemment possible, en étant le plus transparent.»
La préparation est-elle suffisante avec cette trentaine de séances spécifiques prévues à Lausanne ?
«Si on se qualifie, on dira que oui. Et si on ne se qualifie pas, on dira que non. Evidemment qu'en maximisant les entraînements, on maximise ses chances. Mais ce n'est pas qu'une question de nombre d'entraînements. C'est une question d'alchimie entre les joueurs. Et cette alchimie existe. On a la chance de vraiment tous se connaître, que ce soit via le cinq ou en 3x3. On connaît nos personnalités et nos spécificités de joueurs. C'est peut-être un peu plus facile d'avoir des automatismes.»
Est-ce que c'est l'année ou jamais pour le 3x3 masculin suisse ?
«Pour cette génération, oui. On commence à vieillir. J'ai 33 ans, et je ne suis pas le plus "vieux". Il y a de plus jeunes joueurs, notamment dans mon équipe, la Team Fribourg, mais on ne peut pas être certain qu'une autre occasion se présentera dans quatre ans. Le but est de maximiser nos chances pour Paris 2024.»
Pourriez-vous être disponible pour le TQO de Hong Kong (12-14 avril) ? En avez-vous discuté avec votre club ?
«On en a déjà parlé. Il faudrait une confirmation écrite, mais il y a une possibilité, tout le monde est ouvert à la discussion. C'était vraiment important de ne pas prétériter le cinq au profit du 3x3, de montrer qu'on pouvait trouver des solutions, qu'on était vraiment ouvert à tout type de façon de faire. La décision finale doit être prise de manière intelligente.»