Respectivement président et directeur de Swiss Olympic, Jürg Stahl et Roger Schnegg étaient présents à Lausanne mercredi pour rencontrer la presse romande. La problématique de l'éthique était notamment au centre des débats.
«Chaque cas de harcèlement ou de dopage est un cas de trop», convient Jürg Stahl. «L'éthique est un défi extraordinaire pour nous», poursuit-il, conscient que la donne a changé au cours des dernières années. «Aujourd'hui, le sport est touché par beaucoup plus de sujets sociétaux qu'il y a dix ans.»
La lenteur avec laquelle ont été gérées certaines affaires d'abus ou de dopage a néanmoins de quoi interpeler. «On parle seulement des cas sensibles, ou le processus est forcément plus long. Ce sont souvent des cas difficiles à gérer, qui nécessitent un travail fastidieux», souligne l'ancien Conseiller national UDC.
Swiss Sport Integrity, qui gère tous les problèmes d'éthique du sport helvétique depuis début 2022, a, il est vrai, du travail plein les bras. «Au début, elle enregistrait un nouveau cas de dénonciation d'abus chaque jour. Ca fait beaucoup. C'est plus que ce que l'on imaginait», concède pour sa part Roger Schnegg.
«Mais tous les cas liés à l'éthique doivent être traités de manière très professionnelle. Les cas sont tous différents. Je ne suis pas un spécialiste de l'éthique, et je suis très content que ce soient des spécialistes qui gèrent cela», poursuit le Bernois, «pas du tout frustré» que le processus soit parfois lent.
Indépendance
«Quand il s'agit de gérer des cas potentiellement graves, les suspensions sont généralement rapidement prononcées», souligne-t-il, rappelant une évidence: «Swiss Sport Integrity est indépendante, c'était l'objectif. Et c'est normal, car Swiss Olympic fait partie du système en tant que représentant des Fédérations et des clubs.»
Pour Jürg Stahl, «la responsabilité de Swiss Olympic est de faire en sorte que les différents acteurs du sport soient capables de gérer au mieux ces problèmes. Mais on ne veut pas surveiller chaque infrastructure. Et on ne le peut pas. On est là pour responsabiliser l'encadrement sportif», lâche le Zurichois.
«Nous sommes conscients que nous avons trop longtemps fermé les yeux sur ces problèmes d'éthique. Maintenant, nos yeux et nos oreilles sont bien ouverts», assure Jürg Stahl. «Il y a en Suisse deux millions de sportives et de sportifs, et c'est le devoir de chacun de signaler des abus», ajoute Roger Schnegg.
«Cela n'aurait aucun sens que Swiss Olympic joue le rôle de la police. Notre objectif est de sensibiliser, de former et d'éduquer», explique cet ancien international de volleyball, économiste d'entreprise de formation.
«A nous de réagir»
Mais si l'organe faîtier du sport suisse ne peut pas intervenir dans le travail de tous les jours de Swiss Sport Integrity, il veille forcément à son bon fonctionnement. «Nous devons faire en sorte que Swiss Sport Integrity ait des ressources suffisantes, notamment en matière de personnel», explique Roger Schnegg.
«Nous devons tout faire pour que Swiss Sport Integrity remplisse dans les meilleures conditions sa mission. Dans cette optique, nous sommes en contacts étroits avec eux et avec l'Office fédéral du sport (OFSPO). Si les moyens ne sont pas suffisants, c'est aussi à nous de réagir», conclut le Bernois.