Les vététistes suisses affichent forcément des ambitions élevées aux Mondiaux du Val di Sole, dès mercredi. Mathias Flückiger vise un premier sacre dans l'élite, Nino Schurter est avide de revanche, le trio Jolanda Neff/Sina Frei/Linda Indergand rêve d'un nouvel exploit alors que Camille Balanche espère défendre son titre de descente.
Les spécialistes de cross-country n'ont guère eu le temps de se ressourcer après les JO de Tokyo. Leurs exploits sont encore bien présents dans toutes les mémoires en Suisse, en premier lieu l'historique triplé signé chez les dames, et les attentes sont d'autant plus grandes avant ces Mondiaux italiens.
L'or et rien d'autre pour Flückiger
Battu par Thomas Pidcock à Tokyo alors qu'il s'était déjà paré d'argent lors des championnats du monde 2019 et 2020, Mathias Flückiger ne se contentera pas d'un «simple» podium samedi après-midi. «Je veux me retrouver sur la plus haute marche du podium», lâche-t-il.
Le Bernois de 32 ans sera le favori à la succession du Français Jordan Sarrou. Il est débarrassé de deux de ses principaux adversaires potentiels: Thomas Pidcock est en lice sur les routes de la Vuelta, alors que Mathieu van der Poel est forfait en raison de douleurs au dos.
Reste néanmoins à savoir dans quelle forme sera Mathias Flückiger. «J'étais dans un trou après les JO», concède-t-il. «Mon niveau d'énergie était bien plus faible que d'habitude, je me sentais vidé», poursuit le Bernois, qui a eu besoin de deux semaines pour retrouver sa motivation.
Son principal rival pourrait bien être Nino Schurter. Le Grison (35 ans) a laissé échapper de peu une quatrième médaille olympique à Tokyo, où il a terminé à la pire des places, la 4e. La quête d'un 9e titre mondial le consolerait certainement. Mais la pluie devrait être au rendez-vous samedi, alors qu'il préfère un temps sec.
Les Françaises veulent leur revanche
Jolanda Neff, Sina Frei et Linda Indergand auront évidemment bien du mal à répéter leur formidable triplé olympique samedi. Les trois Suissesses seront d'une part surveillées comme le lait sur le feu par leurs adversaires. D'autre part, leur forme n'est plus autant étincellante qu'au Japon.
«Je me suis plutôt peu entraînée ces dernières semaines», souligne ainsi la championne olympique Jolanda Neff, qui a dû composer avec d'innombrables sollicitations. «J'ai eu 700 obstacles de plus que les autres», glisse la St-Galloise, qui ne connaît pas vraiment son potentiel actuel.
Dans ces conditions, les revanchardes Françaises peuvent espérer laver l'affront de Tokyo, où elles avaient été archi-battues alors qu'elles partaient favorites. La leader de la Coupe du monde Loana Lecomte et la tenante du titre Pauline Ferrand-Prévot ont en tout cas à nouveau les faveurs du pronostic.
Des chances romandes
Quelques Romands figurent dans une sélection suisse qui comprend pas moins de 44 noms. Deux d'entre eux peuvent briguer un podium: Camille Balanche aborde la descente de dimanche dans la peau de la co-leader de la Coupe du monde, alors qu'Alexandre Balmer espère frapper un grand coup samedi dans la course M23 de cross-country.